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Les régions préférées TGV, boulot, dodo Ils l'ont fait... La check-list pour partir serein

Dans le TVG Le Mans-Paris, les navetteurs se retrouvent chaque matin. Les navetteurs ce sont ces "extra-banlieusards", installés au calme à plus d'une centaine de kilomètres de la Capitale. Tous les jours, ils profitent de la vitesse du TGV pour aller travailler sur Paris. "Les gens se connaissent et des affinités se créent, raconte Michel Pottier, président de l'Avuc, l'Association d'usagers des chemins de fer de l'Ouest. Certains dorment, d'autres lisent. Il y a ceux qui sont toujours à la même place, ceux qui ne sont jamais à la même place. C'est une microsociété."

Une microsociété en expansion sur de nombreuses lignes. "En moins de quinze ans, le nombre de voyageurs quotidiens ou quasi-quotidiens entre Paris et Le Mans a été multiplié par trois, poursuit Michel Pottier. Aujourd'hui, sur cette ligne, cela représente plus de 600 personnes." Le TGV est passé par là. Il relie aujourd'hui Le Mans et Paris en moins d'une heure, contre au minimum 1h40 auparavant. Deux heures de TGV par jour, soit le double du temps moyen de trajet domicile-travail des Franciliens : un prix que les navetteurs sont prêts à payer pour tous les soirs retrouver la campagne.

Si la qualité de vie n'a pas de prix, le TGV en a lui un. En 1988, un an avant l'arrivée du TGV au Mans, les usagers de la ligne ont créé l'Avuc avec un objectif précis : négocier le maintien du prix de l'abonnement mensuel, de 1 000 francs à l'époque (152 euros). Après avoir fait pression auprès de la SNCF et du ministère des Transports, et mobilisé les élus locaux, l'association a obtenu in extremis le maintien du prix, majoré de 200 francs de réservations par mois (30,5 euros).

Avec le TGV, plusieurs régions sont aujourd'hui situées à moins d'une heure de Paris.

Ces abonnés de la première heure, moins de trente aujourd'hui, continuent à bénéficier d'un tarif privilégié de 300 euros par mois. Les nouveaux venus payent, eux, 432 euros sans les réservations. Mais les tarifs proposés aux abonnés réguliers sont dégressifs avec l'ancienneté.

Depuis ce combat fondateur, l'Avuc poursuit sa lutte contre la hausse des tarifs mais aussi se bat pour une meilleure fréquence des trains et une réduction des retards. "Cette dernière année, les retards de 10 à 25 minutes se sont multipliés, explique Michel Pottier. C'est très agaçant pour un voyageur quotidien. Nous cherchons donc à négocier des compensations."

Un phénomène qui est loin d'être limité à la seule liaison Le Mans-Paris. Les multiples associations de voyageurs TGV (sur les lignes de Vendôme, Tours, Poitiers, Lille, Arras…) se sont donc regroupées en collégiale pour rencontrer trois à quatre fois par an la direction de la SNCF et débattre des politiques tarifaires ou des retards réguliers des trains.

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Mais, de l'aveu même de ces associations, les moyens de pression restent encore limités. La microsociété des navetteurs - ils sont quelques milliers en France - n'a pas encore trouvé sa place dans la société, la grande. Le salut pourrait venir des élus locaux qui avec l'arrivée des gares TGV sur leurs terres ont vu apparaître une espèce séduisante d'administrés : les néo-ruraux. Une espèce au pouvoir d'achat élevé.