En 1991, les entreprises consacraient de 3 800 à 4 500
euros pour un poste de travail type, d'après Odile Duchenne, secrétaire
générale de l'Unifa (Union nationale des industries françaises de
l'ameublement). "Il y a dix ans, le mobilier était une véritable
usine à gaz, explique-t-elle. Il était très sophistiqué avec par
exemple des goulottes sous le plateau pour cacher les câbles."
Aujourd'hui, l'aménagement moyen, comprenant le bureau, le caisson
et le siège, vaut environ 1 000 euros. La crise est passée
par là, la tendance est au mobilier simple.
D'après
les chiffres de l'Unifa, le mobilier compact, de moyen de gamme,
représente le cur du marché avec environ 60 % des ventes.
Un mobilier dont les formes ont évolué : alors
que les courbes étaient autrefois appréciées, c'est aujourd'hui
le retour aux formes géométriques, carrées ou rectangulaires.
Un
bureau en deux parties, pouvant faire office de table de réunion
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Autre tendance, très forte : le nomadisme. Les éléments
du bureau sont de plus en plus mobiles, à l'instar des fameux caissons
à roulettes. En matière de surfaces, le plaquage en bois
devient de plus en plus rare. Le mélaminé et le stratifié représentent
désormais 90 % du marché. Les couleurs en sont principalement
claires (blanc, beige et blond, bois clair). Les sièges de
bureaux sont devenus, eux, sophistiqués avec de multiples réglages
pour soulager le travail sur écran. Certains sièges
proposent même une position sieste.
Aux côtés de ces grandes tendances déco, un
autre phénomène marque le mobilier de bureau :
la perte d'influence du niveau hiérarchique. La hiérarchie
se ressent de moins en moins dans le mobilier, presque dans toutes
les entreprises. Même le patronat donne l'exemple. "Dans le
nouveau siège du Medef, il n'y a que deux strates de mobiler contre
cinq auparavant," constate ainsi Odile Duchenne.
Malgré ce nivellement sur les gammes de mobilier dans l'entreprise,
les PDG, directeurs généraux et managers ont aujourd'hui
des attentes très spécifiques sur leur bureau. Du
coup, le coût de leur équipement (bureau, rangement et siège)
peut atteindre les 20 000 euros. "Le manager souhaite par exemple
de plus en plus un bureau faisant également office de table de réunion."
note ainsi Marion Toison, chef de produit bureaux et espaces de
réunion chez Haworth, un fabricant de mobilier.
Un engouement pour le travail en équipe qui confère
aux bureaux des dimensions records avec, parfois, jusqu'à
trois mètres de longueur. Pour éviter un aspect trop
présidentiel, certains bureaux se fractionnent en deux afin
de permettre, si nécessaire, une configuration réunion.
Le bureau de demain ? Pour Marion Toison, il devrait être
réglable en hauteur. "La position debout du bureau est une piste
très intéressante, même si elle est pour l'instant
peu demandée. Elle permet de consulter rapidement ses e-mails ou
de faire des réunions courtes, car on s'éternise moins lorsque l'on
est debout."
Autre piste à suivre : l'aménagement dynamique afin
de provoquer le déplacement des salariés. "ll
n'existe pas de bonne posture en ergonomie que l'on peut adopter
toute une journée, poursuit Marion Toison. L'idéal serait
donc de changer de posture au cours de la journée en offrant aux
salariés des plans de travail de différentes hauteurs et
en créant des espaces dédiés par activité : concentration,
phoning, réunion..." Bref, le mouvement perpétuel.
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