Bientôt la nouvelle année, ses bonnes résolutions
et... les velléités d'augmentation de salaire. L'exercice est presque
rituel dans le monde des entreprises. Rituel, mais pas toujours
facile. D'autant plus que le cru 2004 des négociations de
salaire s'annonce d'ores et déjà particulièrement
délicat. Selon une étude Cegos réalisée
auprès de 87 DRH, le budget d'augmentation salariale devrait
atteindre l'année prochaine, en moyenne et pour les cadres,
les 3,2 %, le plus faible niveau depuis dix ans.
La
variation des taux d'augmentation annuels du salaire fixe des
cadres
(salaires
fixes - Source Cegos) |
Période
|
Variation |
2003-2004
|
+3,2 % |
2002-2003
|
+3,4 % |
2001-2002
|
+3,7 % |
2000-2001
|
+3,6 % |
1999-2000
|
+3,3 % |
1998-1999
|
+3,7 % |
1997-1998
|
+3,5 % |
1996-1997
|
+3,7 % |
1995-1996
|
+3,9 % |
1994-1995
|
+3,8 % |
1993-1994
|
+3,5 % |
Les
cadres qui bénéficient d'un intéressement
ou d'un salaire variable devraient, toujours selon l'étude
Cegos, s'en sortir un peu mieux. Parmi les 70 % d'entreprises
qui pratiquent ce type de rémunération, 43 %
indiquent que l'intéressement versé en 2004, au titre
de 2003, sera à la hausse. En moyenne, cette part variable
devrait représenter, l'année prochaine, 17 %
du salaire fixe des cadres supérieurs, 10 % pour les
managers et 8 % pour les autres cadres.
Mais le phénomène le plus marquant est encore ailleurs,
avec la transformation complète de la gestion salariale des
cadres. Entre 2000 et 2004, la part des entreprises adeptes de la
politique d'augmentation générale devrait tomber de
40 à 26 %. Autrement dit, la hausse du salaire chez
les cadres passe de plus en plus par un jeu de négociation
personnelle. L'individualisation s'impose.
Cette mutation, les lecteurs du Journal du Management l'ont
parfaitement devancée (lire l'article).
80,2 % indiquent qu'ils comptent dans les mois à venir
négocier personnellement leur salaire avec leur entreprise. Parmi
eux, près de 68 % estiment que cette démarche
sera fructueuse et qu'ils obtiendront, au final, une hausse de leur
rémunération.
Mettre
à plat les raisons de cette démarche"
Christiane Malagutti, coach
|
Reste à espérer que ce bel optimisme sera couronné
de succès. Or la négociation salariale est une action
qui ne s'improvise pas. "Lorsqu'un salarié souhaite
négocier une augmentation, il doit avant tout mettre à
plat les raisons de cette démarche, explique Christiane Malagutti
du cabinet d'accompagnement professionnel Odyssée Coach.
Il doit notamment réfléchir sur sa motivation, sur
ses apports, sur son potentiel, mais aussi prendre en compte la
réalité du marché."
Autant de paramètres à intégrer au risque,
pour le cadre, de partir la fleur au fusil dans le jeu de la négociation.
Pour comprendre comment préparer ce moment clef, trois spécialistes
vous livrent leurs conseils : Christian Rabaud de l'Apec (lire),
Grégoire Conquet de Michael Page (lire)
et Patrice Sonnino, coach indépendant (lire).
Trois avis qui convergent sur un premier point : on ne demande
pas une augmentation de salaire sur un coup de tête.
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