Le 1er mai 2004 ne sera pas seulement la Fête du Travail. Ce sera, aussi, la Fête de l'Europe. A partir de cette date, dix nouveaux pays membres viendront rejoindre l'Union européenne. Les Quinze deviendront alors les Vingt-Cinq. Une petite addition qui marquera une nouvelle étape dans la construction européenne. Géographiquement, ces dix nouveaux pays tissent une bande qui se déroule de la Méditerranée jusqu'à la mer Baltique. Alphabétiquement, ces dix nouveaux pays s'appellent
Chypre,
Estonie,
Hongrie,
Lettonie,
Lituanie,
Malte, Pologne,
Slovaquie,
Slovénie
et
République tchèque.
Au-delà du caractère politique de cette intégration (certains de ces pays sont issus de l'ancien bloc de l'Est), l'arrivée de ces dix nouveaux membres apporte une nouvelle dimension économique à l'Europe. Beaucoup de ces pays affichent une croissance forte et ont, devant eux, d'immenses chantiers à entreprendre, notamment sur le plan des infrastructures. Beaucoup de ces pays également, aux habitudes de consommation pas si éloignées des notres, représentent des marchés en devenir.
Autant de paramètres qui confèrent à ces nouveaux membres un attrait économique. Pour mesurer cet attrait, Le Journal du Management a élaboré un Guide économique de ces dix nouveaux pays (consulter le Guide). Pays par pays, chaque fiche permet de comprendre les atouts et les faiblesses de l'économie locale, mais aussi les opportunités qui se présentent pour les acteurs étrangers.
Car d'opportunités il est bel et bien question. Ces opportunités sont doubles : elles concernent tout d'abord les entreprises françaises, petites ou grandes, qui désirent se positionner sur de nouveaux marchés ou délocaliser leur production. "Ces pays
forment de véritables marchés et les entreprises françaises l'ont
compris, analyse Yann Lepape, économiste
régional à la Direction des relations économiques
extérieures (lire l'interview). La France enregistre d'ailleurs un excédent commercial important
avec ces pays." L'Hexagone est ainsi le troisième partenaire économique de cette zone, et même le premier investisseur en Pologne.
Les opportunités ne doivent pas masquer, aux yeux des entreprises, les risques."
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Mais attention : les opportunités ne doivent pas masquer, aux yeux des entreprises, les risques. Ces pays ont encore des efforts à fournir pour structurer leur économie et pour, un jour, rejoindre la zone euro. "Tant que les nouveaux membres n'auront pas intégré la zone euro, les déséquilibres économiques face à l'UE rendront certains pays vulnérables à une crise de change, estime Jean-Louis Daudier, expert risque pays chez Coface (lire l'interview). Cette crise de change pourrait être à l'origine de défaillances en chaîne d'entreprises locales encore fragiles."
Derrière les opportunités offertes aux entreprises, se trouvent les opportunités individuelles, des Français tentés de s'installer dans ces dix pays. L'expatriation offre, il est vrai, de belles surprises, mais aussi des déconvenues. "Pour ces expatriés, l'arrivée dans ces nouveaux pays constitue un choc professionnel, explique Gautier Vasseur, conseiller en recrutement chez Pedersen & Partners (lire la tribune). Dans ces pays, pendant deux générations, les notions de résultats, de concurrence, de rentabilité et de services n'ont plus existé."
L'arrivée de ces nouveaux pays dans l'Union européenne se traduit par un ensemble de possibles. La montée en puissance de ces économies se traduira, obligatoirement, par des réussites locales et étrangères fortes, parfois spectaculaires. Mais dans l'ombre de ces succès, des entreprises et des expatriés rencontreront des échecs cuisants. Autant ne pas faire partie de ce second groupe.
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