Journal du Net > Management >  Retraite : Bernard Gatinot (R & B Partners Solutions)
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(avril 2004)

Bernard Gatinot (R&B Partners Solutions) "L'entreprise doit raisonner en rémunération globale"

Avant de se lancer dans des produits d'épargne collectifs, l'entreprise doit connaître les attentes des salariés.
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Fondateur de R & B Partners Solutions, cabinet de conseil spécialiste du secteur de l'assurance, de la retraite, de la prévoyance et de la mutualité, Bernard Gatinot a notamment une activité de marketing stratégique auprès des grands acteurs du secteur. Il fait le point sur les produits Fillon et sur les impacts de la réforme des retraites pour les entreprises.

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Produits d'épargne individuel ou d'épargne collective : quelle est aujourd'hui la tendance en matière de retraite ?
Bernard Gatinot. Aujourd'hui, on parle surtout du Perp, qui est un produit d'épargne individuelle. Les banques et les assureurs se sont engagés dans cette voie. L'Ecureuil a même fait une campagne de publicité autour du Perp, alors que le décret d'application n'était pas encore signé (Ndrl : la Caisse d'épargne aurait enregistré 300 000 pré-réservations selon Les Echos). L'Agirc et l'Arrco (en savoir +) se demandent, quant à elle, si elles doivent s'orienter vers le marché de l'épargne collective, du type Pere. Certaines caisses de retraite prépareraient discrètement des produits, brisant ainsi le politiquement correct qui consiste à rejeter la retraite par capitalisation. Elles estiment que les salariés vont rapidement prendre conscience que la retraite qu'ils toucheront réellement est loin de ce à quoi ils s'attendent. L'Agirc et l'Arrco tendent aujourd'hui vers la simplification, la convergence des régimes et plus de transparence. Elles vont par exemple exiger des caisses de retraite qu'elles fournissent le calcul du niveau de retraite de tout salarié le souhaitant. En prenant connaissance de ces calculs, les cadres seront probablement les plus étonnés, car ils sont les plus touchés. Plus leur salaire est élevé, plus le différentiel avec leur retraite risque d'augmenter.

Quelles vont être les motivations des entreprises pour mettre en place des produits de la loi Fillon ?
C'est la grande interrogation, la question que se pose de nombreux acteurs. Les grands groupes mènent déjà des politiques très avantageuses avec la participation, l'intéressement, l'article 83, l'épargne salariale… Beaucoup ne voient pas pourquoi ils mettraient en place un Pere ou un Perco. La cible toute désignée des produits Fillon serait donc les PME et les TPE. Mais comment peuvent-elles les aborder d'une façon économiquement rentable alors qu'il faut pour cela un grand volume de contrats ? Dès lors, on peut se poser la question de la réussite de la loi Fillon. D'autant plus que les produits de type Fillon proposent principalement des sorties en rente.

Il faudra également prendre en compte d'autres dépenses comme la couverture maladie…
Les particuliers devront faire des choix selon leur masse d'argent disponible. En ce qui concerne l'assurance maladie, il faudra soit augmenter les cotisations, soit réduire les prestations. Les particuliers devront de toute façon payer plus pour un même niveau de qualité. Ces évolutions sont inévitables, du fait des progrès de la médecine qui suppose des prestations plus chères, et du vieillissement de la population.

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Que conseilleriez-vous aux entreprises  ?
Je conseillerais aux entreprises de raisonner en rémunération globale, c'est-à-dire en tenant compte des éléments de rémunération directe et indirecte. Les très grandes entreprises savent le faire, elles ont des ressources dédiées. En revanche, les entreprises de moyenne taille doivent réfléchir aux différents moyens de complément du salaire. Chaque entreprise est un cas à part. Les produits adaptés dépendent de ce qu'elle veut donner à ses salariés, du niveau de satisfaction attendu, de son équation fiscale, etc. Des cabinets de conseil spécialisés cherchent à trouver la meilleure solution pour chacune. Enfin, les TPE n'ont pas les capacités de mélanger différents produits. Elles devront en choisir un seul.

PARCOURS
Docteur d'Université scientifique et titulaire d'une Miage, Bernard Gatinot a exercé pendant quatre ans la responsabilité des études informatiques et de l'organisation en assurance-vie au sein d'une importante compagnie d'assurances avant de rejoindre un cabinet d'audit et de conseil anglo-saxon où il a exercé le métier de consultant. Par la suite, il a dirigé de 1987 à 1990, la filiale assurances d'un cabinet de conseil français. Il est fondateur et dirigeant du cabinet R & B Partnets Solutions, spécialisé dans le secteur de l'assurance, de la retraite, de la prévoyance et de la mutualité.

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