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(avril 2004)

Retraite
Chaque trimestre compte

Travailler plus longtemps ou toucher une pension moins élevée ? Pour éviter de choisir, une seule solution : la retraite complémentaire.
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Salariés : la nouvelle donne
J-C Akérib, agent vie

Guide Les produits individuels

N. Corato (Prat Editions)
Entreprises : la nouvelle donne
B. Gatinot (R&B Partners)

Guide Les produits collectifs

Patrick de Vanssay (PSA)
A lire, à suivre

Que m'est-il permis d'espérer ? Que dois-je faire ? Les questions que se posent aujourd'hui les salariés sur leur retraite fusent. Des questions qui traduisent de nouvelles inquiétudes face à la réforme des retraites engagée en août 2003. Une réforme qui devrait être suivie, dans les années à venir, par d'autres aménagements. Et dans ce milieu instable, les entreprises ne sont guère mieux logées. Avec le papy-boom et la pénurie annoncée de cadres, les entreprises ont sensiblement la même interrogation : que dois-je proposer sur le plan de la retraite pour fidéliser et attirer des salariés ?

Pour comprendre l'enjeu du vaste dossier des retraites, une petite promenade dans le temps s'impose. En 2008, selon la réforme Balladur de 1993, le calcul de la pension se fera en fonction des 25 meilleures années de salaire, et non des 10 meilleures années comme en 1993. Cette première modification intervient à raison de un an supplémentaire chaque année (21 meilleures années en 2004). Elle provoque, de facto, une baisse des pensions.

Dans le même temps, la réforme Fillon du 21 août 2003 va inciter les salariés à travailler plus longtemps. La durée de cotisation pour les salariés du privé et du public passera progressivement à 40 ans (160 trimestres) en 2008 et à 41 ans (164 trimestres) d'ici 2012. Ensuite, la durée de cotisation augmentera proportionnellement à l'espérance de vie. Elle devrait atteindre environ 42 ans en 2020.

Sur la même période, la pénalité par trimestre manquant diminuera progressivement, pour atteindre 1,25 % par trimestre, contre 2,5 % aujourd'hui. Au-delà de la durée nécessaire pour avoir un taux plein, le retraité bénéficiera d'une majoration de 3 % par an effectué après 60 ans. Enfin, les salariés pourront éventuellement racheter leurs années d'étude.

Dans les entreprises, on se prépare à une baisse sensible du taux de remplacement"

Sur le plan financier, l'impact de ces mesures est dès aujourd'hui chiffrable. "En euro constant, on constate une baisse théorique de presque 10 % entre un départ à la retraite à l'âge de 60 ans en 2004 et un départ au même âge mais en 2019, explique Jean-Claude Akérib, agent vie, spécialisé en prévoyance, retraite et placements financiers (lire la tribune). Mais la réalité devrait donner un écart supérieur."

Même analyse dans les entreprises, où l'on se prépare à une baisse sensible du taux de remplacement, c'est-à-dire le rapport entre le montant de la retraite et celui du dernier salaire. "Si nous ne faisons rien, nous estimons qu'en 2040 un cadre terminant sa carrière avec 80 000 euros par an aura un taux de remplacement de 42 à 43 %, contre plus de 50 % aujourd'hui", analyse Patrick de Vanssay, directeur retraite, prévoyance, épargne salariale de PSA Peugeot Citroën. Le groupe automobile a choisi de mettre en place des plans d'épargne pour combler ce décalage à venir.

Bref, la retraite devient une véritable équation à deux inconnues, avec d'un côté le temps et de l'autre l'argent. Les salariés qui souhaiteront ne pas travailler au-delà de 60 ans devront s'attendre à une baisse de leur pension de retraite. A l'inverse, ceux qui souhaiteront préserver leur niveau de pension devront travailler bien au-delà de 60 ans.

Pour tenter de résoudre cette équation, les entreprises et les salariés s'orientent vers des produits d'épargne destinés à la retraite, qu'ils soient individuels ou collectifs. La réforme Fillon incite les particuliers à se constituer une retraite complémentaire, notamment grâce aux Perp, le Plan d'épargne retraite populaire, dont le décret d'application a été signé le 22 avril dernier. Fonds de pension à la française, il permet d'épargner jusqu'à la retraite avec une sortie en rente, dans des conditions fiscalement avantageuses, en particulier pour des salaires élevés. Les sommes sont investies dans des Fonds communs de placement.

Le capital est, sans conteste, la sortie préférée des Français"

Nicolas Corato, Prat Editions

"Mais il présente un défaut de taille, relève Nicolas Corato, co-auteur de trois guides sur les retraites (lire l'interview). Les sommes placées sont reversées au moment du départ à la retraite, sous la forme d'une rente viagère distribuée à vie. Il n'est pas possible de récupérer son épargne sous la forme d'un capital alors que c'est, sans conteste, la sortie préférée des Français."

Mais il est pour l'instant trop tôt pour tirer des conclusions sur le Perp : les banques et les assureurs commencent tout juste à proposer des produits qui entrent dans le cadre de la réforme. Et le Perp n'est pas seul. Pour les salariés, sept formules d'épargne retraite sont aujourd'hui disponibles, comme l'immobilier locatif ou encore l'assurance-vie (voir le guide des produits d'épargne individuels). Pour les entreprises qui souhaitent accompagner leurs salariés dans ce domaine, ce sont six produits qui sont aujourd'hui disponibles sur le marché (voir le guide des produits d'épargne collectifs). Parmi eux, le Perco et le Pere, deux nouveaux plans, dont le décret d'application n'a pas encore signé.

Salariés : la nouvelle donne
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Guide Les produits individuels

N. Corato (Prat Editions)
Entreprises : la nouvelle donne
B. Gatinot (R&B Partners)

Guide Les produits collectifs

Patrick de Vanssay (PSA)
A lire, à suivre

Pour les entreprises, ces outils devraient se révéler stratégiques pour attirer et fidéliser les cadres. Peu accessibles aux PME, le Perco et le Pere sont avant tout destinés aux grands comptes. "Cependant, ces derniers mènent déjà des politiques très avantageuses en matière d'épargne salariale", tempère Bernard Gatinot, fondateur de R & B Partners Solutions, un cabinet de conseil spécialisé dans le secteur de l'assurance, de la retraite, de la prévoyance et de la mutualité (lire l'interview).

Mais les entreprises, grandes ou petites, savent qu'elles ne peuvent désormais négliger aucun levier social. Car dans l'ombre des retraites se profile déjà un autre dossier, qui devrait lui aussi aboutir à la mise en place de nouveaux produits : la réforme de la couverture santé.

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