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(mai 2004)

Conduite du changement
Cas n°1 : La fusion

En mars 2003, les deux agences de conseil média Zenith et Optimedia fusionnent. Il faut apprendre aux salariés à travailler ensemble.
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Nous sommes en mars 2003. Zenith et Optimedia, deux agences de conseil média, toutes deux filiales de Publicis, fusionnent pour former Zenith Optimedia. Dans la foulée, les cent-vingt salariés, qui constituent le nouvel ensemble, sont regroupés dans les mêmes locaux. Problème : historiquement, les deux entités, les deux équipes n'avaient aucun lien. Les dirigeants constatent rapidement que les salariés ne peuvent pas travailler ensemble.

 

"Chaque filiale avait sa vision du métier et ses méthodes, explique Alain Bayle, gérant d'APV RH, le cabinet qui a accompagné Zenith Optimedia dans cette conduite du changement. Cette situation posait des problèmes dans les relations à l'intérieur de l'entreprise et créait des risques importants avec les clients."

Trois consultants d'APV RH vont alors s'attaquer au problème en définissant, dans un premier temps, le rôle de chaque salarié et les relations entre les postes, tout en s'assurant que la nouvelle entité dispose bien des compétences adéquates. Un projet "positif", l'idée n'étant pas de restructurer. Tout au long de l'opération, qui s'est terminée en janvier dernier, aucun licenciement n'a été réalisé.

 

Pour définir le rôle de chaque salarié, les trois consultants décident d'élaborer une cartographie de l'entreprise fondée sur des éléments concrets. "Nous nous sommes appuyés sur les processus de travail que nous avons définis avec les salariés, détaille Alain Bayle. Dans un premier temps, nous avons tout simplement précisé, avec les salariés, qui fait quoi et quand."

 

Apporter des changements réels et concrets"

Alain Bayle, APV RH

En se centrant sur l'approche métier, donc les préoccupations du quotidien, les consultants cherchent également à minimiser les effets de pouvoir, les antécédents. Avant la fusion, chaque filiale avait développé sa propre culture. Un terrain sur lequel le projet ne s'est jamais volontairement aventuré. "Nous voulions éviter d'ancrer les équipes dans leur différence. Nous leur avons tout de suite demandé de se projeter dans l'avenir."

 

Afin d'apprendre aux salariés à travailler ensemble, les consultants choisissent, dans un deuxième temps, de les associer au projet, donc de les faire travailler... ensemble. Pour provoquer cette dynamique, l'équipe de spécialistes consulte alors à tous les niveaux : comité de direction, managers et opérationnels. En trois mois et demi, plus de cinquante personnes sont ainsi rencontrées.

 

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  APV RH

La trame générale du projet, arrêtée avec le comité de direction et les managers, repose désormais sur la constitution de groupes par métier. Des groupes qui se sont réunis à des fréquences variables. Pendant cinq mois, de septembre à janvier derniers, ces groupes de travail ont établi des documents normalisés sur les processus métiers en interne et en externe, et les évolutions nécessaires pour travailler ensemble.

Pour que la participation des salariés dans ces groupes soit réellement efficace, l'équipe de consultants a joué la carte de la mobilisation. "Nous nous sommes avant tout intéressés aux personnes, explique Alain Bayle. Nous avons aussi utilisé des techniques d'animation participative afin que chaque salarié soit impliqué dans le projet qui le concerne."

 

Dans cette phase du projet, l'engagement de la direction a joué un rôle prépondérant. "Au début, les salariés avaient un doute sur la capacité de l'entreprise à mettre en œuvre les solutions proposées par les groupes de travail. Il fallait donc faire en sorte d'obtenir à chaque fois des réponses rapides du comité de direction sur les suggestions apportées, de façon à apporter le plus tôt possible des changements réels et concrets. Cette rapidité permettait également, en période de rodage, de valider et de confronter avec la réalité les évolutions souhaitées par les groupes de travail."

Pour Alain Bayle, le projet est une réussite. "Nous avons fait évoluer la structure d'une culture de PME, proche de l'esprit start-up, vers une culture d'entreprise structurée, mature et solide. En 2003, ce sont les seuls acteurs du secteur à avoir connu une croissance du résultat, et les seuls à avoir embauché."

 


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