Dossier
 
06/03/2007

Le marché mondial du coaching pèserait plus d'un milliard d'euros

Difficilement chiffrable, le marché du coaching en France est en phase de rattrapage face aux pays anglo-saxons. Mais le métier bute encore sur d'importantes difficultés économiques.
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Profession non réglementée dont beaucoup se réclament, le coaching est un métier sur lequel on a encore peu de données chiffrées. Une récente enquête de l'une des associations de coachs, ICF (International Coach Federation), a estimé à quelque 1,5 milliard de dollars (environ 1,1 milliard d'euros) le marché du coaching dans le monde, sans préciser le détail par pays. SFCoach, de son côté, évaluait le marché français du coaching à 90 millions d'euros en 2005.

 

Le recensement des coachs ne pose pas moins de problèmes. SFCoach faisait ainsi état de 2.500 professionnels en 2005 en France. Un chiffre que Gilles Forestier, porte-parole d'ICF France, retient comme fourchette basse en 2007 : "on peut estimer que le nombre de coachs est aujourd'hui compris entre 2.500 et 4.000. Mais le chiffrage est compliqué, notamment parce que beaucoup de coachs ne vivent pas que du coaching et ont des activités annexes".

 

L'engouement et la surmédiatisation du coaching au début des années 2000 ont aujourd'hui cédé la place à une évolution plus modérée de la pratique dans les entreprises. "En France, le marché du coaching connaît une croissance douce, estime Gilles Forestier. Mais il reste un marché émergent." D'importantes marges de progression demeurent donc avant que la France n'atteigne le degré de maturité des marchés américain et, dans une moindre mesure, britannique. A l'opposé, le marché espagnol n'en est qu'à ses balbutiements.

 

 

Le coach moyen : une femme de 50 ans diplômée du supérieur

 
Le profil type du coach français
 
 
  • Une femme (59 % des cas)
  • Agée de 46 à 55 ans (42 %)
  • Titulaire d'un diplôme bac + 5 (76 %)
  • Coach depuis moins de 5 ans (67 %)
  • Comptant moins de 5 clients actifs (54 %)
  • Qui tire 35.900 euros de revenu de son activité de coaching 

Source : ICF, 2006

 

L'enquête d'ICF s'est également penchée sur la question du profil type du coach. Elle en a dressé un portrait robot : le coach moyen, tout pays confondu, serait ainsi une femme, âgée de 46 à 55 ans, exerçant son métier depuis moins de 5 ans et titulaire d'un diplôme du supérieur. Les résultats pour la France font, eux, état d'une plus grande représentation des hommes dans le métier (41 % contre 31 % pour le monde). Les coachs français ont enfin tendance à être plus diplômés que leurs homologues d'autres pays : plus des trois quarts détiendraient l'équivalent d'un bac + 5.

 

Le coaching ne permet que rarement aux intervenants de vivre. Ainsi seuls 27 % du revenu des coachs européens provient de leur activité de coaching. Cette part chute même à 4 % en France, selon l'enquête d'ICF. Les coachs sont souvent formateurs, consultants, psychothérapeutes… "Le business model du coach est difficile à tenir, analyse Gilles Forestier. Quand un consultant décroche une mission, il est occupé pour une dizaine de jours consécutifs. Quand un coach trouve un client, sa mission consistera à quelques heures de travail étalées sur six ou neuf mois. Il doit donc décrocher beaucoup de missions pour que son activité soit rentable."

 

 

Une pratique qui se généralise dans les entreprises

Les premiers clients de coachs restent les grandes entreprises, nationales ou multinationales. Mais les PME, les institutions publiques et les professions libérales commencent à y avoir recours selon SFCoach. Les personnes coachées sont majoritairement des femmes (56 % des cas selon l'enquête d'ICF). Une tendance à laquelle déroge néanmoins la France puisque 59 % des clients sont des hommes.

 

Aussi difficile à chiffrer que l'offre, la demande de coaching devrait néanmoins se renforcer, en particulier si l'on en croit les évolutions du marché britannique, précurseur pour l'Europe. "En Grande-Bretagne, 30 à 40 % des budgets formation des entreprises vont aujourd'hui au coaching", explique le porte-parole d'ICF qui anticipe un développement similaire en France. Si le public concerné en entreprise reste le top management et les hauts potentiels, la cible est amenée à s'élargir. Cela devrait passer par la multiplication des coachs internes, salariés de l'entreprise, qui pourraient, à moindre coût, apporter ce type d'accompagnement à un plus grand nombre de managers.

 

 

En savoir plus Les sites d'ICF France et de SFCoach




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