15 résolutions pour une meilleure rentrée
"Je dis la vérité à mon supérieur"

Résolution n°1 : cette année, je serai franc, enfin presque.

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Affronter les problèmes ou ses propres responsabilités, ou tout simplement être franc avec les autres, ce n'est pas toujours évident. Lorsque vous avez enfin décidé de dire la vérité au bureau, soyez vigilant. Faute de diplomatie, vous risquez le conflit. Autant par exemple commencer son discours par "moi, je pense que…", plutôt qu'un "tu" accusateur. Une précaution apparemment anodine, qui pourrait pourtant éviter bien des situations bloquées.

Louis Schorderet, fondateur du Forep (Centre de formation et de recherches psychosociologiques), a joué le rôle de médiateur dans de nombreuses situations où la vérité ou le silence ont eu des conséquences importantes pour l'entreprise et le salarié. Il est notamment intervenu dans un hôpital suisse, entre 2000 et 2002, à la demande de l'adjointe de la chef du service des réceptions générales. Celle-ci soutenait en effet un collaborateur plus que de nécessité et au détriment du reste de l'équipe, laissant supposer que leurs relations dépassaient le cadre professionnel.

"L'adjointe de la chef de service lui a finalement fait remarquer, poliment, entre quatre yeux, que la situation était intolérable, raconte Louis Schorderet. Cette intervention est venue, en quelque sorte, démasquer la situation. Cela constituait une menace pour la chef de service, mais aussi pour la personne dénonciatrice qui prenait des risques vis-à-vis de son emploi." D'origine étrangère, l'adjointe bénéficiait d'un permis de travail sur le sol suisse.

"En vérité, le seul tort de l'adjointe a été de mettre sa chef de service en position de force car leur entrevue s'est faite sans témoin, analyse Louis Schorderet. L'adjointe est depuis lors harcelée quotidiennement par des entraves qui ne facilitent pas son travail, comme par exemple la transmission minimale d'informations par sa responsable. Par la suite, la seule solution que l'adjointe ait trouvée et appliquée a été, et est toujours, de se taire."

Avec les responsables des ressources humaines de l'hôpital, Louis Schorderet a cherché les solutions possibles pour démêler la situation. Ils ont alors proposé à la chef de service de changer de site, ce qu'elle a refusé. De même, l'adjointe a préféré rester dans cet établissement, au vu des avantages matériels qui lui sont offerts. "A ce jour, l'ambiance continue à se dégrader, précise le médiateur. Et les responsables des ressources humaines n'ont rien entrepris de plus, n'osant pas se mesurer à la chef de service."

Avoir le soutien des personnes clés de son entourage" Louis Schorderet, Forep

Bref. Vous avez sans doute de très bonnes raisons d'exprimer votre vérité, mais encore faut-il posséder l'art et la manière de la dire efficacement. Selon ce que vous avez à dire, ne perdez pas de vue le contexte et la personne à qui vous avez affaire. "Pour dire la vérité et être entendu, il vaut mieux tout d'abord avoir le soutien des personnes clés de votre entourage", recommande Louis Schorderet. "Une prise de parole perçue comme menaçante sera combattue et il faut surtout éviter de monter aux créneaux pour ne pas perdre de sa crédibilité. Séances de régulation ou espaces de paroles peuvent être l'occasion de mettre les choses à plat, bien avant que la situation ne se dégrade."

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