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22/09/2004
Se faire chasser
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Depuis le début de l'année, l'activité des chasseurs de têtes a progressé de plus de 20 %. La mobilité inter-entreprises reprend de l'ampleur. |
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Cinq cabinets à la loupe |
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Dans les entreprises, tout le monde en parle à mots couverts. Une conversation téléphonique avec une voix étouffée, un CV expédié par e-mail, un collaborateur qui part... La chasse est un sujet tabou, un problème individuel. Et pourtant, chaque année, des milliers de postes en France passent par la case des chasseurs de têtes. On estime ainsi que 20 % des emplois à responsabilités sont suivis par des cabinets spécialisés.
Mais attention, l'activité des chasseurs de têtes n'a pas grand chose à voir avec celle des cabinets de recrutement, dont le rôle est d'épauler les entreprises dans leur stratégie RH. Le chasseur de têtes travaille lui par approche directe : mandaté par une entreprise, il sélectionne des "cibles" avec une grande discrétion. "Un point essentiel dans nos missions est de protéger l'individu, le mandat et l'entreprise, explique Jean-François Monteil, directeur d'AT Kearney Executive Search France. La communication se fait par notre intermédiaire exclusivement, et non pas directement entre le donneur d'ordres et les candidats potentiels." Une discrétion loin d'être gratuite : beaucoup de "chasses" s'opérent entre des entreprises en concurrence directe, suivant le principe du débauchage (lire "Une chasse vue de l'intérieur").
Cette discrétion est même érigée en dogme absolu dans le secteur. Certaines entreprises ne préfèrent pas laisser entendre qu'un de leurs postes à hautes responsabilités est vacant, ou sur le point de l'être. D'autres craignent de dévoiler leur future stratégie en publiant une annonce avec un profil très précis. D'autres encore visent un candidat très précis sans avoir à leur disposition un moyen d'approche. Autant de scénarios pour lesquels les directions des ressources humaines ne sont guère préparées.
Chasseurs de têtes : les secteurs d'activité les plus demandeurs
(au plan mondial, source AESC) |
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Secteur
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Part des mandats au deuxième trimestre 2004 | |
Finance
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Nouvelles technologies
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Industrie
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Grande consommation
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Secteur de la santé
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Pour répondre à ces demandes, plusieurs dizaines de cabinets, petits ou gros, sont aujourd'hui actifs en France (voir notre sélection). "La profession est organisée en practices, autrement dit suivant les secteurs d'activité, explique Brigitte Arhold, directrice Europe de l'AESC. A l'inverse, la profession ne tient généralement pas compte des frontières géographiques : les mandats sont ouverts au plan international."
Ces cabinets ont pour fonction première de décrypter les attentes de l'entreprise, d'identifier des candidats puis de les contacter. Une traque qui repose sur de multiples outils : banque de CV, revue de presse, recherche sur Internet, suivi des événéments sectoriels, bouche à oreille... Et n'allez pas croire qu'à ce petit jeu, les plus gros cabinets sont les plus efficaces. "La profession de chasseur de têtes est très atomisée et la taille des cabinets ne saurait constituer un critère de sélection, remarque Jean-François Roquet, président du Syntec recrutement (lire l'interview). Il existe de petites structures très performantes et de grandes structures inefficaces."
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Face à cette mécanique, que peuvent faire au juste les managers pour être un jour repérés par ces chasseurs de têtes ? Faut-il juste être patient ? Pas vraiment : l'opportunité se provoque (lire nos conseils). Répondre à la presse, participer à une table ronde, se montrer sur Internet : autant de manières qui peuvent vous permettre, sans en faire trop, d'être accroché par les radars des chasseurs de têtes. "Nous ne sommes pas censés offrir nos services aux candidats directs, souligne Jean-François Monteil. Mais nous les soignons lorsqu'ils sont pro-actifs et que ce sont eux qui viennent vers nous." Autrement dit, un CV de plus dans la base de données peut toujours servir un jour.
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