18/05/2005
Comment manager
l'urgence Gérer l'urgence
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Pour
apprendre à gérer l'urgence, pas de recette miracle. Mais un peu d'introspection
et de volonté peuvent suffire à infléchir le cours des choses. |
L'urgence, le stress, la pression
Des éléments qui font partie
du lot quotidien des professionnels, à tous les échelons de l'entreprise.
Des éléments qui semblent parfois insurmontables, et qui peuvent
nuire à la santé des salariés, comme à leur productivité. Pourtant,
en appliquant certains principes et en adoptant des comportements
adaptés, on peut apprendre à mieux gérer l'urgence. Bruno Lefebvre,
psychologue clinicien, consultant associé chez AlterAlliance, spécialisé
dans le coaching individuel, expert en prévention des risques psychosociaux
et développement de la qualité de vie au travail, livre cinq conseils
à suivre pour combattre la pression.
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Détecter
les dangers du statu-quo |
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Premier avertissement : ne pas se laisser submerger
par la pression de l'urgence est un travail en soi, un travail
sur soi, qui demande des efforts. Dégager du temps, dépasser
ses peurs ou ses inhibitions, changer de rythme, apprendre
à travailler autrement ne sont pas non plus choses faciles.
Or l'urgence prend souvent racine dans le statu-quo, dans
l'habitude routinière, dans le fait d'éviter
plutôt que d'affronter. "Il faut oser se demander
quelles sont les conséquences négatives d'une situation donnée,
explique Bruno Lefebvre. C'est le meilleur moyen de trouver
la force d'y réagir, de lutter contre l'urgence permanente."
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Même si le stress généré par l'urgence peut avoir des conséquences,
à terme, sur la santé des individus, les problématiques de l'urgence
sont avant tout comportementales et psychologiques. En la matière,
comme le martèle Bruno Lefebvre, "il n'y a pas de bon comportement,
rien n'est vrai pour tout le monde." Avant d'essayer de chercher
à résoudre les problèmes, le professionnel doit donc procéder
à un auto-diagnostic : repérer ce qui le met sous pression (ses
relations aux autres, à l'autorité, au temps
), les urgences
qu'ils se crée lui-même (imposer ses idées, plaire, etc.), celles
dont il souffre le plus. "Ces deux dernières sont souvent
les mêmes", remarque Bruno Lefebvre. |
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Le malaise ressenti par les cadres sous pression vient souvent
du fait que toutes les situations sont vécues comme des urgences.
Pour faire la part des choses, Bruno Lefebvre conseille de
réaliser une évaluation méthodique de ces situations, en écrivant
dans chaque cas, sous une forme scolaire, ce que l'on pense,
ressent, fait, etc. Il s'agit de rétablir les vraies priorités
en "faisant passer l'urgence à travers un tamis de questionnements"
: identifier par exemple ce qui fait partie de son rôle, où
s'arrête sa valeur ajoutée, quels sont ses objectifs. "Pour
le manager, explique Bruno Lefebvre, le problème sera notamment
de trouver le bon équilibre entre un rôle d'éponge ou de membrane
étanche, qui absorbe la pression descendant de la hiérarchie
pour protéger ses équipes, et un rôle de passoire, qui duplique
la pression qu'elle reçoit sur ses collaborateurs."
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Apprendre
à dire non intelligemment |
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Savoir dire non est une des compétences comportementales
de la gestion de l'urgence. "Dans le fait de dire non, il
y a deux aspects : savoir si sa réponse est pertinente, et
savoir comment la dire." Le premier point fait appel à la
capacité de discernement. Concernant le deuxième point, la
solution passe-partout consiste à reconnaître la demande de
l'autre, à mettre les formes et à rester posé, "sans gueuler,
ni s'excuser". Le plus souvent, l'idéal est de découvrir une
troisième voie, moins stressante que l'alternative oui-non.
Autrement dit, négocier, inventer une nouvelle solution. La
gestion de l'urgence fait aussi appel à la créativité.
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La rapidité de la récupération après une situation de stress,
permet de faire la distinction entre stress aigu et stress chronique.
Quand les situations d'urgence se multiplient, le états de stress
sont plus fréquents et il est de plus en plus difficile de récupérer.
Cela se manifeste notamment par la persistance de la sensation
de stress en dehors du lieu de travail, le soir, le week-end
"Cette problématique apparaît quand il y a déjà un peu d'usure.
Il faut alors travailler la prise de recul systématique, en
prenant du temps, en faisant des activités qui vous plaisent,
mais en faisant attention de ne pas reproduire l'urgence de
son univers professionnel." Attention donc aux stakhanovistes
des loisirs : surcharger son agenda le week-end n'est pas un
remède au surmenage. |
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