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20/10/2004
Gérer l'urgence
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Leur métier les amène à gérer des urgences parfois extrêmes. Leurs conseils pour aborder l'urgence. |
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Pour vous, qu'est-ce que l'urgence ?
Philippe Olivier. Il n'y a rien d'urgent, il n'y a que des gens pressés.
Dans les services d'urgence médicale, seuls 8 % des cas s'avèrent de vraies
urgences. Une vraie urgence implique un risque vital. Les autres situations
restent à traiter, mais pas forcément dans l'immédiat.
Comment êtes-vous formé à affronter les situations d'urgence ?
J'ai suivi une formation en anesthésie et réanimation. La spécialité d'urgentiste
n'existait pas, elle vient tout juste d'être créée. L'urgence vitale et la
réanimation étaient enseignées dans des cours magistraux et grâce à des stages
pratiques. J'ai aussi acquis des connaissances complémentaires telles que
la petite chirurgie, l'ophtalmologie d'urgence, la cardiologie d'urgence
Quelles méthodes
mettez-vous en uvre pour gérer l'urgence ?
Je m'appuie sur une équipe que j'ai sélectionnée. Tout repose en premier lieu
sur la connaissance médicale. Ensuite, nous respectons des protocoles précis.
Au Samu, une équipe de régulation médicale traite les appels et envoie des
réponses adaptées aux demandes : un médecin urgentiste, un psychiatre, un
généraliste
Aux urgences, une infirmière accueille les patients, les trie
et alerte les médecins selon leur pathologie. Un médecin référant l'aide à
évaluer l'urgence. Les patients sont classés par ordre d'importance,
et non par ordre d'arrivée. Moins les patients sont malades, plus ils sont
exigeants. Nous sommes en permanence harcelés. Il faut expliquer aux patients
pourquoi nous ne les soignons pas en priorité. Cela demande beaucoup de temps,
du calme et de la diplomatie.
Il faut de fortes capacités de concentration" |
Quels conseils donneriez-vous à un manager pour
bien réagir face à une urgence ?
Je ne lui donnerais pas de conseil mais je lui ferais part de mon expérience.
Quel que soit le domaine d'activité, il faut une connaissance technique de
base. C'est la condition sine qua non. Il faut savoir faire un geste
dans l'urgence pour assurer la survie d'un patient. Mais le problème n'est
pas réglé pour autant. Dans un deuxième temps, il faudra trouver les causes,
faire un diagnostic et comprendre pourquoi on en est arrivé là.
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