Journal du Net > Management >  Téléphonie fixe d'entreprise : Le casse-tête du cost-killer
DOSSIER 
 
03/11/2004

Téléphonie fixe d'entreprise
Le casse-tête du cost-killer

Des dépenses qui augmentent malgré des tarifs en baisse, pas de doute, les consommations en télécoms progressent. Dans la jungle tarifaire, optimiser sa facture est un travail de titan.
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Cinq principes pour
réduire sa facture

Christian Cor (Consotel)
Le comparatif
Ils ont déjà testé
Cinq principes pour réduire sa facture
Dans un contexte de déréglementation des télécoms, de restrictions budgétaires, de percée des nouvelles technologies de la communication, et de développement de la mobilité, il n'a jamais été aussi urgent pour les entreprises de s'atteler à la réduction de leurs dépenses en télécommunications. Le problème, surtout pour les petites entreprises, c'est qu'au fur et à mesure que la facture télécoms gonfle, la difficulté à décrypter les offres de services et de tarifs s'accroît.

Tous les spécialistes du secteur s'accordent pour affirmer que les dépenses des entreprises en télécommunications ont augmenté ces dernières années. Selon Grégory Elmoznino, président de l'activité télécoms d'Econocom, "depuis 1997-1998, les factures ont augmenté de plus de 50 % à cause de l'explosion du mobile". Entre le premier trimestre 2003 et le premier trimestre 2004, selon les chiffres de l'ART, les communications "fixe vers mobile" ont ainsi progressé de 7,8 % en volume, particuliers et professionnels confondus. Selon certaines estimations, ces communications représentent jusqu'à 50 % des dépenses pour les entreprises.

Les communications vers les mobiles ne représentent pas la seule source d'augmentation de la facture. La transmission de données y est aussi pour beaucoup. En 1999, selon l'ART, la téléphonie fixe représentait 55 % des dépenses en télécoms des grandes entreprises, et les transmissions de données 32,5 %, mais ce poste était déjà en croissance de 10 à 15 % l'an. Avec le développement continu des usages de l'Internet et les nouveaux services autorisés par les liaisons haut débit, cette tendance n'a fait que se confirmer.

Les tarifs ont été divisés par trois, mais les volumes ont plus que doublé"

Grégory Elmoznino, Econocom

C'est donc du côté des volumes qu'il faut chercher l'explication de l'explosion des factures télécoms, qui représentent le "4ème poste de dépenses de l'entreprise", selon Christian Cor, directeur associé de Consotel (lire son interview). Car du côté des tarifs, c'est la dégringolade. "Le prix des communications a été divisé par trois, mais les volumes ont plus que doublé", souligne Grégory Elmoznino. Entre 2000 et 2003, l'ART a calculé que la baisse du prix des communications de France Télécom pour les entreprises s'est chiffrée à -4,9 % pour les communications locales, -13,1 % pour les appels longue distance, -15,5 % pour l'international, et -30,5 % des fixes vers les mobiles. Le tarif de l'abonnement professionnel a certes subi une hausse de 8,7 à 11 % entre 2000 et 2003, mais l'impact sur la facture professionnelle n'est pas significatif.

Alors, téléphoner moins cher, certes, mais comment faire ? Face au manque de visibilité des coûts et la complexité des offres et des tarifs, beaucoup d'entreprises se trouvent désarmées (voir notre comparatif). De plus, les fonctions d'achat télécoms sont souvent éparpillées entre la direction télécoms, la direction informatique, la direction des achats et les services généraux.

Pour prendre le problème à bras le corps, il est en général nécessaire de dresser un inventaire exhaustif des matériels, d'éplucher les factures à la recherche des lignes résiliables et des options inutiles, de renégocier les contrats, et parfois de changer d'opérateur ou d'externaliser certaines fonctions (voir nos conseils). Dans cette tâche de remise à plat, le recours à un cabinet d'audit télécoms peut s'avérer salutaire. Les grandes entreprises, disposant de plus de ressources, créent de plus en plus des postes d'acheteur ou de responsable télécoms, dont la mission est de surveiller le marché, de négocier les contrats avec les fournisseurs, et de proposer des choix techniques.

La solution peut aussi, éventuellement, se trouver dans un changement radical de technologie. A ce titre, la VoIP (ou téléphonie sur IP), qui permet de transmettre des appels vocaux via Internet, est aux yeux des observateurs le futur de toute entreprise (voir nos cobayes). Le passage au tout VoIP permet de supprimer la facture de téléphone. Elle est remplacée par les coûts de bande passante, mais ceux-ci représenteraient moins de la moitié de la facture téléphonique traditionnelle, d'après Pierre Lombard, directeur associé de Benchmark Group (Ndlr : l'éditeur du Journal du Management). De plus, la VoIP donne le jour à de nouvelles applications comme la vidéoconférence, l'orientation des appels, ou des systèmes de messagerie plus élaborés, permettant par exemple de consulter des messages vocaux sur PC. Au chapitre des inconvénients, le matériel est plus fragile, et surtout, le retour sur investissement est difficile à estimer.

Christian Cor (Consotel)
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Cinq principes pour réduire sa facture
Les offres de VoIP actuelles sont plutôt réservées aux réseaux privés des entreprises multi-sites. Mais toutes les études récentes lui promettent un avenir radieux. Déjà, selon l'Idate, 25 à 30 % des grandes entreprises l'utiliseraient aux Etats-Unis (Boeing, Ford…). En 2007, 40 % des lignes d'entreprises dans le monde devraient être équipées. Le cabinet Deloitte estime quant à lui que les deux-tiers des 2000 plus grandes entreprises mondiales déploieront la VoIP sur leurs postes d'ici 2006.

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