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17/11/2004
Réforme de l'ANPE
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L'ANPE s'apprête à perdre son monopole sur le secteur du placement. Les acteurs privés se positionnent en douceur. |
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Une
Agence en pleine mutation |
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Début décembre, l'ANPE devrait perdre par décret son monopole en matière de placement. Une fin d'un monopole se traduit théoriquement par l'arrivée de nouveaux acteurs en concurrence. Mais dans le cas de l'ANPE, l'affaire est plus compliquée. Dans les faits, le monopole de l'ANPE sur le marché du recrutement n'existe plus réellement : seules 40 % des vacances d'emplois sont aujourd'hui effectivement notifiées à l'Agence. Malgré tout, la réforme annoncée présage de nouvelles opportunités sur le marché du recrutement.
"Les conséquences de la réforme resteront limitées, annonce François Roux, délégué général de la Sett (Syndicat professionnel des entreprises de travail temporaire). De nouveaux acteurs pourront certes intervenir sur le marché du placement. Il s'agira avant tout des agences de placements privée et des entreprises de travail temporaire. Cela revient donc à une reconnaissance du métier d'agence de travail temporaire dans le domaine du placement, c'est-à-dire de l'accompagnement du demandeur d'emploi pour trouver un travail."
La future bataille s'annonce donc sur le marché du placement, un marché qui concerne avant tout les salariés disposant de peu de qualifications. Un segment difficile, bien connu des agences d'intérim. Avec la fin du monopole de l'ANPE, ces agences devraient se retrouver bien placées pour profiter de l'ouverture du marché, les missions d'intérim débouchant de plus en plus sur une embauche. Aujourd'hui, ce sont ainsi 30 % des missions de RHI Intérim qui abouttissent sur un CDI. Autre atout de taille pour ces acteurs : les agences d'intérim disposent d'un maillage important sur tout le territoire, 6.000 agences d'après le Sett. De quoi faire de l'ombre au réseau de l'ANPE.
Les
clients pourront avoir un seul interlocuteur"
Olivier Gélis, RHI Intérim |
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Bien ancrés sur le marché, les acteurs du travail temporaire se préparent donc à saisir de nouvelles opportunités. "Si le marché du recrutement s'ouvre, nous serons immédiatement opérationnels, note Olivier Gélis, directeur général de RHI Intérim. Nous mixerions alors nos deux activités, celle d'intérim et celle de recrutement." Problème : la réforme reste pour l'instant encore trop floue. Elle a été votée par le Sénat en première lecture, le texte n'est donc pas définitif. Impossible également de savoir si l'Unedic, responsable du placement des demandeurs d'emploi, cherchera à développer des contrats avec les entreprises privées, ni quelles pourraient être les commissions proposées.
S'ajoute à ces incertitudes une forme de prudence face à une ANPE omnipotente. Les acteurs de l'intérim refusent d'employer le terme de concurrence, trop soucieux d'entretenir de bonnes relations avec l'ANPE. "Il n'y aura pas de concurrence, insiste ainsi Olivier Gélis. Aujourd'hui, nous avons des partenariats avec l'ANPE. Nous leur transmettons des offres." Même son de cloche chez Vedior. "Nous ne voulons surtout pas rompre nos partenariats régionaux et nationaux, mais continuer à travailler ensemble", insiste Philippe Salle, son PDG (lire l'interview).
©F.Vielcanet |
L'ANPE
pourrait chercher de nouveaux partenariats"
François Roux, Sett |
Les partenariats vont même plus loin, un accord-cadre national existant entre l'ANPE et le Sett. "Les agences d'intérim peuvent faire les évaluations des demandeurs d'emplois dans le cadre du Pare (Ndlr : Plan d'aide au retour à l'emploi), explique François Roux du Sett. Par ailleurs, les annonces d'intérim que nous transférons à l'ANPE représentent 11 % des offres." Curieusement, la réforme pourrait renforcer cette coopération, "car compte tenu de la taille du marché du placement, ajoute François Roux, l'ANPE pourrait chercher de nouveaux partenariats."
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A l'autre bout de la chaîne, pour les entreprises clientes et les demandeurs d'emploi, la réforme devrait permettre d'avoir accès à une offre globale. "Elle va faciliter la vie des clients qui pourront avoir un seul interlocuteur, aussi bien pour l'intérim que pour le recrutement, estime Olivier Gélis de RHI Intérim. Et pour les candidats, l'accès à plusieurs services pourra se faire auprès d'une même agence."
La réforme devrait enfin pousser l'ANPE à multiplier les initiatives pour renforcer son efficacité, sous la houlette de Michel Bernard, directeur général de l'Agence, qui partira à la retraite l'an prochain. Facilitée par une augmentation de 32 millions d'euros de la subvention de l'Etat, cette modernisation devrait aussi bien profiter aux chômeurs qu'aux entreprises.
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