Inde, la plaque tournante
La naissance d'un géant

Cyril Rayer (Towers Perrin)

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Jean-Joseph Boillot (Mission économique)

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Cyril Rayer (Towers Perrin)

Jean-Joseph Boillot (Mission économique)

A lire ailleurs spécial Inde

Derrière le géant chinois, qui attire et effraie, l'Inde se fait plus discrète. Riche de plus d'un milliard d'habitants, sa population finira par dépasser celle de son concurrent et partenaire, à raison de 15 millions de nouveaux Indiens chaque année. Un quart de la population française.

En termes de croissance aussi, l'Inde n'aura bientôt plus rien à envier à la Chine. D'après une enquête de Jean-Joseph Boillot, conseiller financier pour la Mission économique (lire l'interview), la croissance de l'Inde dépassera celle de la Chine à l'horizon 2010-2015. Mais son PIB restera inférieur, au moins jusqu'en 2050. En attendant, l'Inde connaît des croissances annuelles situées entre 4 % et 7 % depuis 1994, atteignant un PIB total de 608 milliards dollars et un PIB par habitants de 537 dollars. Cette croissance a surtout profité au "croissant fertile" allant de Chennai, au Sud, (Madras) à Bombay et Delhi, plus vers le Nord.

Ce formidable dynamisme économique n'empêche pas l'Inde de rester un pays pauvre et marqué par les inégalités. Il se situe ainsi au 127ème rang mondial sur l'échelle de l'Indice de développement humain (IDH) du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), derrière la Namibie et devant le Botswana.

Sur le plan industriel, depuis plusieurs années, l'Inde bénéficie, entre autre, du même mouvement que le géant asiatique : la délocalisation. L'externalisation touche plusieurs départements : la R&D, les centres d'appels, les centres de développement et même parfois les unités administratives. Le pays présente en effet des infrastructures de bons niveaux, même si des progrès restent à faire. De plus, l'Etat apporte un soutien important aux investisseurs étrangers.

Surtout, sa population dense lui vaut un nombre important de consommateurs et d'actifs - plus de 470 millions - ainsi qu'une épargne élevée. En outre, cette population a le mérite d'être bien formée. Chaque année, 200.000 ingénieurs sortent des universités indiennes, 300.000 diplômés de niveau équivalent et 9.000 docteurs. La population parle bien l'anglais, atout incontesté pour les centres d'appels qui ont créé plus de 250.000 emplois en quatre ans, d'après le BIT (Bureau international du travail), principalement par des entreprises américaines et britanniques.

Les Anglo-saxons font partie des partenaires privilégiés de l'Inde, Etats-Unis en tête. La plus grande démocratie du monde exporte principalement des bijoux et du textile, aux Etats-Unis et aux pays du Golfe. Ces derniers lui vendent du pétrole, premier poste d'importation.

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A lire ailleurs spécial Inde

Parmi les pays européens, l'Allemagne se positionne comme le meilleur allié de l'Inde, devant l'Italie et la France. Cette dernière ne figure pas dans la liste des dix premiers fournisseurs. Une situation qui pourrait changer, les exportations françaises vers l'Inde ayant augmenté de plus de 25 % pendant le premier semestre 2004.

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