Devenir un haut potentiel, c'est aussi finement gérer le déroulement
de sa carrière. Il s'agit à la fois de se montrer proactif, pour conserver
une certaine maîtrise, mais aussi de faire preuve de patience.
Faire carrière sans être carriériste
Impulser à sa carrière une dynamique qui permette de mettre toutes les chances
de son côté impose de se montrer mobile, en particulier dans les premières
années. En règle générale, les deux premiers postes doivent durer entre deux et
trois ans, mais guère plus, "sinon on court le risque de se faire oublier" avertit
Mireille Fesser. Après, il faut impérativement faire ses preuves dans le cadre
d'une mission plus longue, entre 5 à 6 ans, par exemple.
"Il faut rechercher les missions avec
une forte transversalité entre les fonctions" |
Mais l'écueil le plus grave, à ce stade, serait précisément de se montrer carriériste,
c'est-à-dire de rechercher et de saisir des opportunités de postes en fonction
des échelons qu'elles permettront de gravir dans la hiérarchie. "Il faut au contraire
rechercher les missions qui offrent un vrai développement de compétences avec,
par exemple, une forte transversalité entre les fonctions, ou une occasion d'apporter
une contribution évidente et visible à l'entreprise", explique la DRH. Ce
sont ces expériences qui offrent à un jeune cadre, l'opportunité de se bâtir une
vraie carrure de dirigeant.
En revanche, il est fortement déconseillé de décliner les propositions de poste
et de missions lorsqu'elles ont lieu. "Il peut y avoir des situations personnelles
très particulières qui le justifient, alors il faut en parler et argumenter. Mais
il est vrai que beaucoup de jeunes cadres se trouvent toujours une "bonne
raison" pour refuser un poste, notamment lorsqu'il s'agit de mobilité géographique.
D'autres se mettent des freins dans la tête en se convaincant qu'ils ne sont pas
prêts." Ces comportements sont vite repérés et assimilés
à un manque de courage et de dévouement à l'entreprise.
Bien s'entourer
Beaucoup de jeunes cadres se trouvent un mentor, pour les conseiller dans leurs
missions, l'évolution de leur carrière dans la société et surtout pour les faire
connaître du management exécutif : "plus la logique de l'entreprise est
clanique, plus c'est important", souligne Mireille Fesser. Certaines entreprises
en attribuent un de façon officielle. Sinon, la meilleure méthode consiste à passer
par les réseaux d'anciens élèves d'école. "Attention toutefois à ne pas tisser
des liens de dépendance trop forts et à ne pas s'appeler tous les jours, avertit
l'auteur, au risque de retrouver totalement perdu et isolé lorsque son mentor
quitte la société."
"Plus la logique de l'entreprise
est clanique, plus il est important de se trouver un mentor" |
Enfin, le rôle d'un coach peut s'avérer déterminant, voire indispensable à
un futur manager "d'élite". Pour les auteurs, il est clair que les performances
du manager, comme celle du sportif, trouvent davantage leurs sources dans l'état
d'esprit que dans la technique, le physique ou l'intellect. Et c'est notamment
dans le sens de l'apprentissage de la modestie que la contribution du coaching
peut être la plus visible : identifier ses limites, prendre en compte les leçons
de l'expérience, être au clair avec ses valeurs et trouver son équilibre entre
volonté de faire carrière et de servir l'entreprise