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DOSSIER 
 
23/03/2005

Les consommateurs veulent autre chose
Les tops et les flops de la conso

Hard discount, marques "claim", hypermarchés... Ces dernières années, des modèles de consommation ont émergé, d'autres ont souffert.
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Nicolas
Riou

 Le hard discount light
Tout, tout de suite
Georges Chetochine
J.-N. Kapferer (HEC)
N. Riou (Brain Value)
Les tops et les flops
Le hard discount représente désormais près de 12 % des ventes de produits de grande consommation en France, selon Eurostaf. Ses magasins séduisent par les prix et la proximité. Les consommateurs s'y sentent aussi moins tentés que dans les hypermarchés. La tendance a d'abord touché l'alimentaire, mais elle concerne aujourd'hui le vêtement, le bricolage et le bazar. "Le phénomène ne va pas se développer en France intensément en dehors de l'alimentaire", estime cependant Yves Tinard, professeur en économie à l'ESCP-EAP (et auteur de La grande distribution française, Bouc émissaire ou prédateur ?). La France, comme la plupart des pays latins, serait en effet attachée aux marques. C'est pourquoi les magasins de hard discount français vendent aussi des marques. "En France, le hard discount reste en outre une activité de filiale de grands groupes, poursuit Yves Tinard. Alors qu'en Allemagne, il offre une plus grande diversité de produits à très bas prix et bien présentés." Mais les poids lourds allemands du secteur, Aldi et Lidl, pourraient être tentés de se développer dans l'Hexagone si les prix de la grande distribution ne baissent pas vite.
 
 Les marques "claim"

Les marques qui défendent une cause, quelle soit sociale, sociétale, écologique ou éthique, ont la cote. Le constat est simple : les consommateurs ont la conscience plus tranquille en achetant éthique et, avec l'offre élargie du marché, ne veulent plus cautionner les dérives de certains acteurs. "Sur ce terrain, on peut citer des marques telles que Ben & Jerry's pour l'attention portée à ses salariés, ou encore Michelin qui a développé une plantation de caoutchouc en Amérique du Sud", détaille Nicolas Riou, spécialiste de la publicité et des marques. The Body Shop, l'enseigne de cosmétique, a su également dès sa création, en 1976, imposer une politique sociale et écologique, et notamment s'opposer aux tests produits sur les animaux. L'enseigne britannique est aujourd'hui présente dans 51 pays et compte près de 2.000 magasins. Autre exemple dans le secteur du café avec Starbucks créé en 1971. La chaîne prône un management respectueux de la personne et une activité respectueuse de l'écologie. Mais attention, les marques qui développent une telle politique de citoyenneté doivent savoir s'engager réellement dans la démarche et ne pas en faire un simple outil de communication. Le consommateur veille...

 
 Les temples de la consommation
 

Sur le terrain de l'alimentaire, les grandes surfaces se voient concurrencées par le hard discount. "L'image prix des hypers s'est dégradée, note Cédric Ducrocq, PDG de Dia-Mart, cabinet de conseil pour la distribution. De plus en plus sophistiqués, les magasins ont gagné en qualité et ont vu leurs prix grimper. Du fait de la loi Galland, ils ont également augmenté leurs marges." Sur le terrain du non alimentaire, les hypers sont en outre concurrencés par les grandes surfaces spécialisées, comme Darty ou Décathlon. "Les hypers peuvent choisir d'accroître leur niveau de compétence dans ce domaine. Mais, multi-spécialistes, ils auront du mal à lutter face à des spécialistes." Faute de mieux, les distributeurs cherchent donc à se cantonner à quelques produits phares, par exemple dans l'électronique et l'électroménager. Autre stratégie possible, sur le modèle de Wal-Mart : se concentrer sur le non alimentaire basique. Les hypers peuvent également devenir eux-mêmes hard discounters, comme Géant qui vient d'ouvrir un hyper discount. "Sur le plan commercial, cela peut fonctionner, estime Cédric Ducrocq. Mais, du fait de la législation, il est très difficile d'ouvrir de nouveaux magasins."

 
 Les monopoles mondiaux
 
Tout, tout de suite
Georges Chetochine
J.-N. Kapferer (HEC)
N. Riou (Brain Value)
Les tops et les flops
Les grandes marques mondiales sont les premières à subir les critiques des consommateurs. Elles véhiculent à elles seules la culture de leur pays d'attache, voire sa politique, son mode de vie. Mc Do, Coca Cola, Danone... font quasiment partie de la vie quotidienne des consommateurs. Des consommateurs qui savent se montrer critiques. Il suffit d'observer le boycott des produits français aux Etats-Unis, suite au refus du gouvernement de participer à la guerre contre l'Irak, et à l'inverse l'anti-américanisme qui a pu ternir l'image de certaines marques en France. Pour Jean-Noël Kapferer, auteur de Le dirigeant et la planète consommateur, "les monopoles sont également rejetés par les jeunes générations pour l'absence de choix qu'ils imposent, les prix non concurentiels, les valeurs et les idées formatées pour tous". Si les grandes marques historiques étaient auparavant synonymes de modernité et de confort, elles véhiculent aujourd'hui la contrainte.
 

Nicolas
Riou

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