Recruter en PME
Savoir répondre aux questions embarrassantes

Evolution de carrière, rémunération, aménagement du temps de travail, formation... Autant de questions qui peuvent être déstabilisantes lorsque l'on fait passer un entretien d'embauche. Voici des pistes pour y répondre sans ternir son image.

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Déroulement
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10 questions à poser

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	Etude
	Déroulement de l'entretien
	Bien vendre sa PME
	10 questions à poser
	Détecter les bons profils
	Faire le bon choix

Une étude de BNP Paribas Lease Group montre que les PME ont souvent du mal à recruter des candidats de qualité. Alors raison de plus pour ne pas les laisser vous échapper pour une question délicate qu'ils vous auraient posée pendant un entretien et qui vous aurait mis dans l'embarras. Voici les questions susceptibles d'être posées par des candidats postulant dans une PME et la manière de procéder pour y répondre.

Quelles seront mes attributions et responsabilités ?"
L'argument majeur que vous pouvez avancer est que la PME correspond à un espace où l'on dispose d'une certaine liberté d'entreprendre, contrairement aux grands groupes englués dans des process à n'en plus finir, des patrons à tous les étages, des espaces d'action ou d'expression restreints. "Dans une PME, chacun a la possibilité de faire avancer la boutique", note Antoine Jeandet, PDG de Bernard Hodes Group France, spécialiste du marketing et de la communication RH. En effet, la plupart des patrons ont une feuille blanche par rapport au poste de travail. Franck Hébert, fondateur du cabinet Hébert Conseil spécialisé dans le recrutement et la formation, d'ajouter : "dans une PME, vous avez une relation one to one avec le patron, ce qui est très valorisant. Vous participez à la stratégie de l'entreprise et n'êtes pas uniquement un opérationnel qui applique."

Quelles sont mes perspectives d'évolution à cinq ans ?"
Il est conseillé de replacer le candidat au centre de cette question. Demandez-lui ce qu'il aimerait faire à cette échéance. Donnez-lui également de la visibilité sur votre projet d'entreprise en lui expliquant qu'il peut être partie prenante dans cette stratégie mais que son destin dépend des qualités qu'il devra démontrer à l'avenir.

Bénéficierai-je d'une formation ?"
Dans ce domaine, vous ne pouvez faire abstraction des dispositions du DIF auquel vous devez vous conformer. Mais il ne faut pas pour autant brûler les étapes et détailler un plan de formation dès l'entretien d'embauche. Ce n'est qu'une fois confronté à la réalité du terrain que l'utilité de certaines formations pourra concrètement être étudiée. C'est l'occasion de rappeler au candidat les compétences requises pour le poste mais également toutes les connaissances qu'il pourra acquérir en interne au quotidien.

J'ai des responsabilités associatives ou familiales qui nécessitent des absences... Peut-on aménager mon temps de travail ?"
D'après Antoine Jeandet, "la première attente des candidats se résume à l'épanouissement personnel : la réalisation de soi et les responsabilités". Les jeunes diplômés ont envie de s'investir, de créer. Un cadre expérimenté, quant à lui, aura tendance à rechercher un équilibre entre vie personnelle et professionnelle, sa famille, la carrière de son conjoint(e). Dans tous les cas, si le candidat vous semble intéressant, ne fermez aucune porte. Demandez-lui ce qu'il souhaiterait et dites-lui que vous reviendrez ultérieurement vers lui pour le tenir informé. Cela vous laissera du temps pour y réfléchir, faire le point sur ce qui se fait déjà dans l'entreprise, ce qui est envisageable ou pas.

Votre entreprise est peu connue. Comment puis-je valoriser sur mon CV mon expérience chez vous ?"
Côté visibilité et notoriété pour un cadre, "la question est de savoir si le candidat préfère être numéro trois dans une PME et gérer quarante personnes ou bien un quidam dans une grande entreprise du CAC 40 et affronter la concurrence d'une armée de jeunes diplômés sortant d'une meilleure école que lui", souligne Antoine Jeandet. Il ne faut donc pas hésiter à renfoncer le clou sur les avantages de la petite entreprise sur le grand compte.

Votre entreprise est petite et donc assez vulnérable. Est-elle stable financièrement ?"
"Le candidat craint souvent pour la solidité financière des PME, constate Franck Hébert. Donnez-lui des chiffres. Et puis, si vous recrutez, c'est que l'entreprise va bien. Rassurez-le, sans attendre ses questions à ce sujet." Le manque de moyens ou budget éventuel est par ailleurs l'occasion de faire montre de créativité et d'initiative, ce qui contribue à la compétitivité de l'entreprise.

Quelle rémunération proposez-vous ?"
Plutôt que de répondre tout de suite, demandez quelles sont les prétentions salariales du candidat. Vous pouvez lui dire si cela est compatible avec ce que vous comptez proposer mais évitez de rentrer dans un débat chiffré. Dites-lui que vous le contacterez après l'entretien pour donner votre réponse sur la rémunération. Là encore, prenez le temps de réfléchir, voire de comparer avec d'autres candidats pour vous faire votre idée. Si c'est clairement au-dessus de votre budget, mais que le candidat vous intéresse vraiment, vous pouvez lui expliquer que vous pourrez procéder à une réévaluation de son salaire avant 12 mois si ses résultats sont bons. Mais attention, il faudra respecter vos engagements sous peine de voir partir votre recrue.

Quels avantages sociaux proposez-vous ?"
Votre talon d'Achille vient d'être frappé de plein fouet car comment lutter contre les avantages des grandes entreprises. Qu'à cela ne tienne. Répondez clairement qu'il n'y en a pas ou peu dans l'entreprise. Par contre, n'en restez pas là. Votre entreprise présente un point très positif : le projet, bien sûr ! L'aventure humaine. Et ce n'est pas le cas de toutes les entreprises.