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ECONOMIE
 
24/10/2006

Frédéric Braun (Oxizen)
"Il nous a fallu moins d'un an pour rembourser le capital investi"

Créée il y environ un an, la société Oxizen enregistre déjà une forte croissance. Mais se lancer dans les services à la personne comporte de nombreuses difficultés. Le témoignage de son co-fondateur.
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BabyChou

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Témoignage : Oxizen
Enseignes

Immatriculée en novembre 2005 et active depuis février dernier, Oxizen est une petite PME de services à la personne dans les domaines du ménage, du soutien scolaire et de la formation informatique. Fondée par deux anciens salariés du privé qui ont décidé de concrétiser leur envie d'entreprendre, Oxizen connaît déjà une forte croissance mais aussi son lot de difficultés à surmonter au quotidien.

Combien de temps vous a-t-il fallu pour créer votre entreprise de services à la personne ?
Frédéric Braun. Une semaine après avoir immatriculé la société, nous avons, mon associé et moi-même, déposé une demande d'agrément simple à la préfecture. Sans réponse du préfet au bout de deux mois, ce qui signifie un accord tacite, nous avons commencé notre activité, avec deux salariés, en plus de nous. Mais nous avons pris environ un an avant l'immatriculation pour étudier le marché et monter notre business plan.

Avec quels moyens avez-vous démarré et en combien de temps avez-vous atteint la rentabilité ?
Notre capital de départ était de 16.000 euros. Hormis les locaux, l'essentiel de la dépense concerne le poste marketing, qui est presque extensible à l'infini. Avec le recul, je pense que l'idéal aurait été de commencer avec 30.000 euros.

Sites
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Au démarrage, nous avons lancé une campagne de tracts et émis 40.000 flyers, puis nous nous sommes fait référencer sur des sites gratuits comme osapi.fr ou chez-vous.com. A partir du second semestre d'activité, nous nous sommes tournés vers des enseignes de référencement commercial, telles que Fourmi Verte. Ce type de référencement est un peu plus compliqué car il est sélectif, payant et nous oblige à présenter un dossier. Mais il est plus efficace car il centralise les demandes et met directement les clients en relation avec les prestataires.

Concernant la rentabilité, il nous a fallu un peu moins d'un an pour rembourser le capital investi et commencer, mon associé et moi, à nous verser un salaire.

Quelles sont les principales difficultés que vous rencontrez aujourd'hui ?
La première concerne le recrutement. Nous n'avons aucun mal à recevoir des candidatures, mais beaucoup à trouver les bons collaborateurs. Malgré un premier tri parmi les CV que nous recevons de l'ANPE et des centres de formation, nous ne retenons qu'une candidature sur trente en moyenne à l'issue des entretiens. De plus, des problèmes de turnover sont apparus lorsque nos effectifs ont commencé à prendre de l'importance. Ils se traduisent par des prestations annulées parce que le collaborateur a par exemple décidé un beau matin de ne plus venir. Cela est lié à des erreurs de recrutement qui sont difficiles à anticiper.


La question du développement relève moins d'un problème de volume d'activité que de maturité de notre modèle."

Le second problème qui se pose est celui de la trésorerie, surtout lorsque la croissance de l'activité est forte. Il faut y penser avant de se lancer, car il y a un vrai risque de voir les dettes s'accumuler avec un effet boule de neige. Nous avons mis en place avec nos clients un système de forfait, comparable à celui des opérateurs de téléphonie mobile ce qui nous permet d'être payés d'avance. Malgré cela, nos salariés sont rémunérés avant que tous les clients nous aient réglés et il faut donc prévoir un fonds de roulement important.

A quel rythme a évolué votre masse salariale ?
Nous avons démarré avec deux salariés et en comptons aujourd'hui dix, qui représentent environ huit temps-plein. Nous les avons d'abord embauchés en CNE, mais nous commençons déjà à convertir ces contrats en CDI.

Ressentez-vous la concurrence des grandes entreprises nationales de services à la personne ?
Je ne la perçois pas. Au contraire, je pense que nous avons une valeur ajoutée forte par rapport à eux, qui est la proximité. Quand nos clients nous appellent, nous connaissons leur dossier par cœur et cela fait la différence par rapport aux grandes plates-formes anonymes et aux chaînes nationales qui fonctionnent un peu comme des usines. Beaucoup de nos clients ont d'ailleurs quitté ce type de prestataires pour venir chez nous. Le rapport entre eux et nous n'est donc pas déséquilibré, ce n'est pas le bras de fer entre l'hypermarché et l'épicerie.

Quelles sont vos perspectives de développement ?
Nous sommes aujourd'hui actifs sur trois départements d'Ile-de-France et souhaiterions, dans un avenir proche, couvrir toute la région. Cela passera sans doute par l'ouverture d'autres unités, en agence ou peut-être en franchise. Notre croissance actuelle nous permettrait de le faire dès maintenant, mais nous préférons avancer lentement car seul le retour d'expérience nous permet d'améliorer notre modèle et d'identifier les problèmes qu'il est impossible d'anticiper. Finalement, la question du développement relève moins d'un problème de volume d'activité que de maturité de notre modèle.


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