Journal du Net > Management > Candidats : ce qu'ils veulent changer dans la vie des entreprises

Ségolène Royal
 
Ségolène Royal (PS)
 
"Créer un droit des salariés à la formation et à la reconversion, qui soit inversement proportionnel à la durée des études"

Les principaux candidats reconnaissent généralement les mérites du très fameux modèle danois de la flex-sécurité. Il est vrai qu'au-delà des clivages politiques traditionnels, le principe d'une sécurité sociale professionnelle fait consensus. Ce chantier de réforme, évoqué régulièrement depuis le rapport Boissonnat de 1995, se fonde sur l'idée que, dans un contexte de parcours professionnels instables, il est préférable d'attacher les droits et acquis des travailleurs à la personne, plutôt qu'à l'emploi occupé. Défendu dans le rapport "Vers une nouvelle croissance pour la France", remis en 2004 par le socialiste Michel Camdessus au ministre de l'Economie du moment, Nicolas Sarkozy - qui disait alors en avoir fait son livre de chevet -, la sécurité sociale professionnelle se retrouve jusque dans les revendications de la CGT. Chaque candidat porte toutefois un regard assez personnel sur ce concept.


Ségolène Royal en reprend le nom et certains principes en proposant une protection contractuelle des transitions professionnelles, sous la forme d'un "contrat-relais". Ce dernier garantirait au salarié licencié une rémunération égale à 90 % du dernier salaire versé, un bilan de compétences, une formation et une aide personnalisée à la recherche d'emploi. Dans le cadre plus large des parcours professionnels, la candidate socialiste se positionne également en faveur d'un "droit des salariés à la formation et à la reconversion, qui soit inversement proportionnel à la durée des études". Elle appelle enfin à une mise en œuvre systématique des démarches de validation des acquis de l'expérience professionnelle (VAE).

 

 

Nicolas Sarkozy
 
Nicolas Sarkozy (UMP)
 
"Sécuriser les parcours professionnels plutôt qu'empêcher les licenciements"

Suivant la même logique, Nicolas Sarkozy affirme préférer "sécuriser les parcours professionnels plutôt qu'empêcher les licenciements". Il rejoint la candidate socialiste en souhaitant une assurance "salaire et retour à l'emploi" qui prévoirait des allocations chômage plus élevées et notamment la garantie d'un montant d'allocation minimum pour les plus bas salaires. Le candidat de l'UMP insiste en revanche sur le devoir de recherche d'emploi et prévoit que les chômeurs ne puissent plus refuser plus de deux offres d'emplois répondant à leurs compétences. Lui et François Bayrou souhaitent par ailleurs créer un "compte épargne formation individuel", transférable d'entreprise en entreprise, qui permettrait d'effectuer une formation longue à tout moment de sa vie professionnelle.

 

Dominique Voynet reprend quant à elle l'idée de Jean Boissonnat d'un contrat d'activité qui rémunérerait toutes les phases de la vie active (travail, formation, éducation des enfants, bénévolat…). Le contrat d'activité proposé par la candidate des Verts comprendrait, en plus des clauses actuelles du contrat de travail, un crédit de droits à la formation et un contrat d'utilité sociale. Ce dispositif permettrait au salarié, dans le cas d'une baisse d'activité de son entreprise par exemple, d'activer ses crédits pour bénéficier d'une formation rémunérée par une caisse mutuelle de type Assedic.

 


 


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