Orthographe : les pièges à éviter dans vos documents Les homophones

Certains mots ont la même prononciation mais une orthographe différente. Il existe une kyrielle d'homophones qu'il convient de maîtriser pour soigner son orthographe, tout autant que le sens de ses propos.

"Au temps pour moi" et "autant pour moi"

Si elles se prononcent de la même manière, ces deux expressions n'ont pas la même signification.

En effet, Au temps pour moi est issue du langage militaire où au temps ! s'emploie pour commander la reprise d'un mouvement depuis le début. Plus couramment, cette expression est employée lorsqu'une personne investie de l'autorité ou de la responsabilité affirme une chose à valeur collective, se rend compte de son erreur et la reconnaît. Par cette concession, elle va reconsidérer les choses en reprenant depuis le début.

Autant pour moi est relatif à une quantité : on demande la même chose pour soi-même.

Cession / session

Veillez à distinguer la cession, terme juridique qui vient du verbe "céder", de session qui définit une séance, une période.

Davantage / d'avantage

L'adverbe davantage s'écrit tout attaché et ne prend jamais de "s". Il ne doit pas être confondu avec le nom avantage, précédé de l'article "de" élidé.

Différent / différend / différant

Pour évoquer un malentendu ou un conflit, on parlera de différend alors que l'adjectif différent signifie dissemblable. On peut ajouter le participe présent du verbe différer - remettre à plus tard ou bien être différent - qui, à l'inverse de l'adjectif, ne s'accorde pas.

Empreint / emprunt

Empreint - qui signifie marqué de - est le participe passé du verbe empreindre et s'écrit donc avec la même orthographe. Il n'a aucun rapport avec le nom emprunt, synonyme de prêt et qui découle du verbe emprunter

For / fort

L'écriture de fort avec un -t à la fin est la plus courante : elle est valable pour le nom (un chateau) et l'adjectif (solide, résistant...). Dans l'expression "fort de...", on accordera en genre et en nombre avec le sujet auquel il se rapporte. Par exemple : "Forte de son expérience, elle mit très peu de temps à réaliser l'exercice." En revanche, dans l'expression "se faire fort de", fort est invariable.

For s'utilise uniquement dans l'expression "en son (mon) for intérieur".

Résonner / raisonner

Résonner concerne le bruit alors que raisonner tient de la réflexion.

Sain / saint / sein / seing

On différenciera l'adjectif sain - en bonne santé ("ils sont sains et saufs") - de son homophone finissant par un -t, synonyme de "vertueux" ou "sacré", du nom sein (la poitrine), utilisé dans les expressions ("au sein de" ou "en son sein") et de seing. Ce nom est un synonyme de signature peu usité mais que l'on retrouve dans les locutions "sous seing privé" (pour un acte qui n'est pas réalisé devant un officier public) et "blanc-seing" (feuille blanche signée donnée à une personne pour qu'elle la remplisse à sa guise - au figuré "donner carte blanche").

Sceptique / septique

On prendra garde à orthographier correctement l'adjectif sceptique, qui signifie "qui doute" ou bien le nom équivalent : "celui qui a des doutes". En effet, l'homonyme septique a une tout autre signification puisqu'il veut dire "qui produit l'infection, porteur de germes".

Sensé / censé

L'adjectif sensé, "qui a du sens", diffère de censé qui signifie "présumé" ou "supposé".

Tirer parti de / faire partie de

Ces deux expressions s'écrivent différemment car elles n'utilisent pas le même nom. Dans le premier cas, il s'agit d'un parti, au sens "regroupement de personnes ayant le même point de vue". On le retrouve également dans "prendre parti pour". Dans le deuxième cas, on utilise le nom féminin une partie (élément d'un ensemble). Il est également présent dans les expressions "être juge et partie" et "prendre quelqu'un à partie".

Voir / voire

Si le verbe voir est couramment utilisé, il faut penser à ajouter un "e" lorsqu'on utilise la conjonction voire, qui sert à relier des groupes de mots avec une idée de gradation. "Le projet ne sera pas terminé avant septembre, voire octobre."