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La décision de prendre une ou plusieurs années sabbatiques pour se consacrer à un projet, qu'il soit humanitaire, familial ou qu'il fasse simplement écho à un rêve de toujours, répond à des motivations personnelles très fortes mais pas toujours en accord avec un schéma de carrière. Pour autant, il n'est pas obligatoire d'arbitrer entre bien-être personnel et accomplissement professionnel. Bien jauger les risques avant de se lancer permet de trouver les bonnes réponses dès la conception du projet.

 

Quand partir ?

Marguerite Chevreul
 
Marguerite Chevreul, coach chez Eos Conseil
 
"Le choix de faire un break ne doit pas être guidé par une fuite face à sa situation du moment"

Tous les moments ne sont pas propices aux breaks. "Cela peut être dangereux si l'on se trouve en pleine dynamique ascensionnelle dans sa carrière", met en garde Pascal de Longeville, directeur associé au cabinet Eos Conseil. Rien de tel pour semer le doute dans l'esprit de votre employeur, et plus généralement de tout recruteur, sur votre motivation. Difficile donc à envisager avant 30 ou 35 ans. "On peut également être tenté de partir quand on atteint la quarantaine mais il faut rester vigilant : ce serait un vrai risque étant donnée la situation sur le marché de l'emploi pour cette tranche d'âge", complète Marguerite Chevreul, elle aussi coach chez Eos Conseil et animatrice de séminaires sur le sujet.

 

Plus qu'un âge favorable, c'est un diagnostic de sa situation individuelle qui donne la vraie réponse. Est-on à un pallier de sa vie professionnelle, voire dans une voie sans issue ? Se poser cette question aide à savoir si le projet est mûr ou doit être reporté de quelques années. A un bémol près que rappelle Marguerite Chevreul. "Le choix de faire un break ne doit pas être guidé par un rejet de l'entreprise, une fuite face à sa situation du moment, mais au contraire marquer un nouveau départ." Attention donc au syndrome très courant chez les candidats aux missions humanitaires qui consiste à chercher à résoudre les problèmes des autres pour fuir les siens.

 

Bâtir un projet cohérent dès le début

La règle d'or est de donner du sens à son départ… surtout si l'on souhaite réintégrer ensuite le marché du travail. Si le projet est cohérent dès le début, il n'en sera que plus simple à vendre au retour. Réaliser le tour du monde qui vous fait rêver depuis toujours prendra plus de sens si vous suivez un fil conducteur, un thème (la rencontre d'une catégorie donnée de personnes dans chaque pays par exemple). Un congé parental ne signifie pas obligatoirement le cantonnement à la maison : s'investir dans le milieu associatif ou dans la vie locale peut là encore enrichir votre expérience. S'arrêter pour faire le point sur sa carrière n'est pas à exclure non plus, tant qu'on ne reste pas inactif : faire un bilan professionnel puis explorer d'autres pistes d'activité donnera de la cohérence à une décision qui pourrait au départ paraître comme la matérialisation d'un échec. Il se transforme en rebond.



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