Obtenir l'accord de son employeur, si l'on formule une demande de congés, et
même son adhésion si l'on souhaite retrouver une place véritablement équivalente
à son retour est indispensable mais pas si intuitif que cela pourrait le sembler.
Etre intimement convaincu par votre projet est une chose mais votre manager ne
sera pas obligatoirement dans le même état d'esprit que vous. Il y a donc un effort
de mise à niveau, voire de pédagogie à faire.
Aborder la question suffisamment tôt
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Pascal de Longeville, directeur associé chez Eos Conseil
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"Il ne faut pas laisser dans l'esprit de son employeur
la place pour des interprétations négatives" |
La première étape est de cerner le bon moment pour lui en parler. "Le préavis
de trois mois prévu par le congé sabbatique n'est pas suffisant. Il faut aller
trouver votre employeur avant pour qu'il n'ait pas l'impression que votre décision
est le résultat d'un coup de tête", met en garde Pascal de Longeville. Ce sera
également une preuve de votre bonne volonté de ne pas mettre l'entreprise dans
l'embarras. En parler tôt donc, mais pas trop tôt non plus. "Le projet doit avoir
bien mûri au risque sinon de se discréditer auprès de sa hiérarchie si on fait
marche arrière", tempère tout de même Marguerite Chevreul. Pas question de donner
le signal 'je veux m'en aller' si ce n'est pas absolument sûr.
S'adresser à son employeur dans son propre référentiel est également essentiel.
Il faut garder en tête qu'il n'a pas les mêmes priorités que vous, que ses aspirations
en tant qu'individu ne sont pas obligatoirement les mêmes que les vôtres et que
tout simplement, il peut être hostile au départ d'un salarié totalement opérationnel.
Il s'agit d'abord de le sensibiliser, par étape : avancez un jour que vous rêvez
à tel projet, mentionnez un peu plus tard que vous avez noué tel contact et n'annoncez
ouvertement votre souhait de partir que quand tout est fixé.
Un discours responsable mais non dénué de passion
Le travail sur le sens de votre projet sera un atout de poids au moment
d'aborder votre employeur. Lui montrer que par sa réalisation, vous allez
acquérir telle et telle compétences ne peut pas le laisser insensible. Y
compris si le lien avec votre poste n'est pas direct. Il ne s'agit pas pour
autant de rester uniquement dans l'argumentaire bien préparé mais sans passion.
"Il faut partager ses motivations car le silence ne fait naître que les rumeurs,
prévient Pascal de Longeville. Les doutes pourraient alors s'installer dans
la tête de vos supérieurs : 'est-il bien dans sa peau ?', 'a-t-il vraiment
de l'ambition ?'. Il ne faut pas laisser la place à des interprétations négatives."
Et bien évidemment, apporter une solution d'organisation pour palier votre
départ ne peut être qu'un plus. Proposer de chercher et de former son remplaçant,
se montrer prêt à reporter son départ ou son retour pour être en phase avec
l'activité de l'entreprise sont autant de démarches qui prouveront à votre
employeur que vous êtes responsable et qui l'inciteront à vous garder une
bonne place pour quand vous reviendrez.