Beaucoup de choses peuvent se passer
en un an et a fortiori plus. On perd vite certaines de ses compétences et connaissances
et on se déconnecte très vite du marché de l'emploi. Pour réussir son retour dans
la vie active, voici quelques conseils à mettre en pratique pendant le break et
en rentrant.
Ne pas perdre contact
"Tant qu'on n'a pas pris conscience que cette
expérience appartient au passé et qu'il faut se tourner vers le futur, on ne sera
pas convaincant" |
Un break dans une carrière ne signifie pas
obligatoirement une éclipse totale. Restez à l'écoute de l'actualité de votre
secteur, des évolutions de votre métier, tant que vous avez accès à ces informations.
Soignez aussi vos relations : des mails réguliers à vos collègues, vos vux à
votre manager, un déjeuner avec les personnes les plus influentes de votre réseau
sont autant de moyens de vous assurer qu'on ne vous oublie pas
et qu'une place
intéressante vous attendra à votre retour. "Il ne faut surtout pas penser que
vous retrouverez votre poste à l'identique, renchérit Pascal de Longeville. On
remplace rarement un collaborateur cadre par un intérimaire ou un CDD." Préparer
son retour en allant trouver son manager et lui dire où l'on en est de son projet
est une démarche appréciée qui l'incitera à réfléchir en amont à une solution
de reclassement.
Refondre son CV
Se laisser
un peu de temps avant de reprendre le cours de sa carrière est également essentiel,
surtout lorsqu'on est parti loin, en mission humanitaire ou pour un long voyage.
"Il faut prévoir une période de deuil, assure Marguerite Chevreul. On a vécu des
choses fortes qui rendent ce que l'on trouve en rentrant bien fade. Notre entourage
ne comprend pas vraiment ce qu'on a vécu. Tant qu'on n'a pas pris conscience que
cette expérience appartient au passé et qu'il faut se tourner vers le futur, on
ne sera pas convaincant."
Il faut commencer par refondre son CV. Il s'agit
d'exploiter son expérience en la traduisant dans le langage de l'entreprise :
mettre en valeur les projets sur lesquels on a été amené à travailler, développer
les compétences acquises et leur utilité pour l'entreprise. Le tout illustré de
chiffres. Il est déconseillé de chercher à dissimuler ce break dans son parcours
: mieux vaut assumer que de laisser le recruteur le soin d'imaginer la raison
de l'incohérence chronologique. Si vous souhaitez ne pas donner à votre parenthèse
trop de place, n'hésitez pas à présenter votre CV par type de compétences plutôt
que de manière chronologique.
Redevenir attractif
L'entretien
est aussi un exercice délicat. Etre trop enthousiaste par rapport à ce que l'on
a vécu risque d'effrayer le recruteur qui se demandera comment vous pourrez vous
réadapter à la vie d'entreprise et si vous aurez la motivation que requiert le
poste. Restez donc proche de ses attentes et montrez que vous êtes prêt à tourner
la page. Il faut garder en tête que la grande majorité des entreprises françaises
se trouvent assez déroutées par les profils atypiques et rechignent à les recruter.
Les choses évoluent cependant. "Le BTP ou l'industrie sont des secteurs plus enclins
à embaucher des personnes qui rentrent de missions humanitaires et qui ont occupé
des postes de logistique et de gestion de projet, reconnaît Marguerite Chevreul.
Les métiers de la communication sont également plus accessibles." Et en tout état
de cause, il s'agit d'être flexible, quitte à revoir ses exigences à la baisse
afin de redevenir attractif.