Réussir un graphique Choisir la bonne forme

Pour réaliser un graphique efficace, Bernard Lebelle livre une méthodologie : "il faut tout d'abord s'attarder à comprendre la situation, à se familiariser avec les données. On explore ensuite les différentes problématiques qui se présentent, en manipulant ces données. Combien de composantes veut-on représenter ? Voulons-nous exprimer une corrélation, une évolution, une décomposition ?" Sans oublier de "tester" son graphique, idéalement en faisant appel au regard naïf d'une personne extérieure.

Quelques situations et leur représentation possible

En fonction de ce que l'on souhaite mettre en avant, on n'utilisera pas la même forme de graphique. Voici quelques correspondances pour les cas les plus courants.

exemple d'un graphique en code-barres
Exemple d'un graphique en code-barres © JDN

 La répartition, par exemple des réclamations client : on pourra opter pour des barres si l'on veut visualiser la part de celles qui sont en attente, en cours de traitement ou résolues.

Si l'on cherche à savoir comment est répartie la masse salariale en fonction du salaire mensuel, on préférera un traitement en 'code-barres'. On pourra ainsi voir comment les salaires se distribuent par rapport à la moyenne.

 La corrélation, par exemple entre l'ancienneté d'un salarié et son niveau de salaire. Dans ce cas, le nuage de points sera le plus adapté. On pourra souligner la tendance par une droite ou une courbe.

exemple d'un diagramme de distribution des quantiles
Exemple d'un diagramme de distribution des quantiles © JDN

  La décomposition, par exemple de la base des clients en fonction de leur âge. Une représentation faisant apparaître les quantiles pourra être alors judicieuse : l'ordonnée représentera l'âge et l'abcisse la part cumulée des clients de cet âge. On pourra tout de suite savoir que la moitié de la base a plus de 33 ans. Une représentation plus visuelle peut être imaginée : elle sera faite d'une grille de points matérialisant chacun une tranche de 100 clients. Chaque point sera d'une couleur correspondant à une tranche d'âge.

 L'évolution, par exemple d'un chiffre d'affaires, sera facilement représentable par une courbe ou un histogramme.

L'inventivité et l'expérience feront le reste. Il ne faut pas hésiter à garder en mémoire les graphiques qui ont pu vous marquer par le passé et à les adapter à votre problématique. Il est parfois judicieux de ne pas mettre toutes les séries sur un même graphique, lorsque leurs valeurs sont très éloignées (un chiffre d'affaires et un résultat net par exemple). Il sera préférable de juxtaposer deux graphes en utilisant une échelle différentes pour faire ressortir leurs variations respectives.

Ce qui doit "sauter aux yeux"

"Il faut également être sensible aux processus pré-cognitifs qui sont en œuvre lorsque l'œil humain se pose sur le graphique, ajoute Bernard Lebelle. De plus, il faut apporter un soin particulier au choix des couleurs : pensez à ce qu'elles peuvent signifier selon les cultures mais aussi à des problèmes comme le daltonisme." Vous pouvez également tirer parti de ces automatismes de l'œil en mettant en couleur, en gras ou en encadrant ce que vous souhaitez mettre en avant (par exemple, passez en gras la partie de la courbe de CA sur la période où vous étiez le responsable).