Une fois repérés les principaux points qui posent problème,
il s'agit d'étudier les causes de ces lacunes. L'objectif : savoir
sur quels leviers agir par la suite. "Les défauts des managers
proviennent de trois sources : de leur personnalité, de la culture
de l'entreprise et de l'état d'esprit latin dans lequel on baigne",
souligne Pierre-François Brès. Car si les lacunes peuvent provenir
du développement insuffisant de certaines qualités personnelles
indispensables au manager, elles peuvent également avoir une cause
exogène.
L'environnement ou sa propre personnalité ?
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François Potier, Nuages Blancs
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"Le ton en matière de management est donné par
le dirigeant le plus élevé dans la hiérarchie" |
"Dans une entreprise, le ton en matière de management est donné
par le dirigeant le plus élevé dans la hiérarchie",
note François Potier, directeur général du pôle management
et RH de Nuages Blancs. Si la culture d'entreprise ne met pas en valeur le rôle
du manager intermédiaire, si elle fonctionne sur un mode administratif
et très vertical, si la délégation est peu ou mal pratiquée,
alors le manager de proximité adaptera son comportement, quitte à
commettre les mêmes erreurs que sa hiérarchie. De même, dans
une entreprise où aucune valeur managériale n'a été
clairement mise en avant dans un code de bonnes pratiques, les managers seront
plus facilement à la merci des erreurs. "Sans repère, chacun
suivra ses propres règles, dictées par leur éducation, leur
expérience, l'observation de leur propre manager", ajoute Pierre-François
Brès. Enfin, il ne faut pas sous-estimer l'impact de l'environnement culturel
français : "dans les pays latins, on stigmatise plus naturellement
ce qui ne va pas que ce qui va bien", poursuit le consultant. Agir sur ces
facteurs exogènes demandent beaucoup d'efforts.
Des réactions différenciées
Une fois détecté ce qui est induit par l'environnement ambiant,
on peut mieux réfléchir à ce qui est dicté par
sa propre personnalité. Et agir en connaissance de cause. Par exemple,
face à une équipe qui se plaint d'un stress excessif, un manager
doit s'interroger : s'il reporte son stress sur ses collaborateurs,
est-ce plutôt par mimétisme avec ce que fait sa hiérarchie
ou est-ce parce qu'il n'arrive pas à réguler sa propre pression ?
Dans le premier cas, cette prise de conscience peut suffire à mieux
se maîtriser avec ses équipes, à court terme, et à
envisager une solution à plus long terme en parlant avec ses propres
managers. Dans le second cas, il aura essentiellement à travailler
sur lui.