Vaincre les résistances au changement

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Si chaque personne passe par une phase de déni, une phase de résistance et une phase d'acceptation, ces différentes étapes ne durent pas le même temps et n'ont pas la même intensité pour chacun. "Après toute annonce de changement, un manager peut se trouver en face de trois réactions : les pour, les contre et les indifférents", rappelle Françoise Kourilsky, également consultante en conduite du changement et auteur de Du Désir au plaisir de changer. Savoir les repérer est essentiel pour bien s'adresser à chacun d'eux.

 

Une réflexion en amont

Françoise Kourilsky
 
Françoise Kourilsky, "Du Désir au plaisir de changer"
 

Il s'agit tout d'abord d'explorer le changement envisagé avec le regard de chacun de ses collaborateurs ou de chaque grande catégorie de salariés. "L'une des erreurs à ne pas commettre serait de partir de son point de vue à soi pour conduire le changement, met en garde Françoise Kourilsky. Il faut partir du monde de l'autre, au risque sinon de s'enfermer dans un monologue." Qu'est-ce qu'il gagne et qu'est-ce qu'il perd avec ce changement ? A quoi risque-t-il de s'opposer : au contenu, à la personne qui le porte, à la manifestation du pouvoir qui en résulte ? Autant de questions que peut se poser le manager avant de se lancer dans une communication. "Il doit également tenir compte du fait qu'une résistance collective sera toujours plus forte que la somme des résistances individuelles qui la compose, prévient Gérard Carton. Le collectif a par exemple plus de chances de refuser un compromis que les personnes auraient par ailleurs accepté individuellement." Anticiper l'effet de groupe est donc stratégique.

 

Les différents profils et leurs réactions au changement

"Ne pas partir de son point de vue à soi pour conduire le changement mais partir du monde de l'autre"

Enfin, il existe différents profils de personnes dont les caractéristiques conduiront à une réaction différente face au changement. Certains ont naturellement tendance à "être d'accord". Ils offrent une bonne écoute quand on leur parle. D'autres partent tout de suite dans l'opposition, l'argumentation. Ils fonctionnent sur le mode du désaccord. Une autre dichotomie rencontrée est celle du raisonnement par avantages ou par inconvénients : certains voient d'abord le blanc avant le noir, le positif avant le négatif. Pour d'autres, c'est l'inverse. "Le facilitateur est plutôt câblé 'en accord' et 'par avantages'. Il a tendance à acquiescer de prime abord puis il réfléchit, peut se faire influencer par d'autres, plus critiques, et se retrouver dans la position délicate de celui qui a dit 'oui' trop vite", note Gérard Carton. Multiplier les alliés dès le début est donc, pour le manager, une stratégie qui peut se retourner contre lui.

 

Certains profils sont plus enclins à la résistance. "Plus les gens sont exposés à des routines, plus ils verront le moindre changement comme une catastrophe", note Gérard Carton. Enfin, plus leur niveau d'insatisfaction sera élevé, plus il sera aisé de les faire changer. "Il est dangereux de créer un niveau de confort trop important chez ses collaborateurs", soulève l'expert.

 


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