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"Si les PME peinent à se développer, c'est parce qu'elles manquent de financement"

Le financement des PME est au coeur des inquiétudes et des débats sur la croissance économique française. Il semble qu'elles peinent encore à trouver des sources de financement adaptées, ce qui ralentit leur développement, voire empêche certains projets de se développer. Le financement est-il le seul coupable?

 

Les banques s'adaptent de plus en plus au financement des PME

La création d'entreprises en France est devenue plus dynamique qu'auparavant. En effet, en 2007, plus de 320.000 sociétés ont été créées contre 170.000 en 2000. Cette amélioration s'explique notamment par la mise en place de la loi Dutreil qui simplifie les démarches administratives. De plus, les pouvoirs publics ont contribué à la création de nouveaux organismes de financement et d'accompagnement en complément des apports bancaires (Oseo, France Initiative...). De leur côté, les banques ont multiplié les produits de crédit afin de s'adapter aux différentes activités des PME ainsi qu'aux divers stades de leur évolution. En 2007 en France, 460 milliards d'euros de crédits (de plus de 76.000 €) ont été accordés aux PME, soit 12 % de plus qu'en 2006. Aujourd'hui, seules 6 % des PME estiment qu'un meilleur accès au financement assuserait le développement de leur entreprise, selon l'Eurobaromètre 17 de 2006.

 

Un manque de financement pour les entreprises innovantes et exportatrices

L'obstacle majeur au financement des PME tient aux problèmes de communication entre les banques et les entreprises

Pourtant, certaines PME ou TPE connaissent encore des obstacles à leur financement. Ceci s'explique notamment par l'incapacité de certaines d'entre elles à fournir les informations requises par les banques, par manque de moyens. Quant aux banques, elles éprouvent toujours des difficultés à connaître et à maîtriser le risque PME. L'obstacle majeur au financement des PME tient aux problèmes de communication entre les banques et les entreprises.

Ceci est particulièrement vrai pour les entreprises innovantes et/ou exportatrices. Ces dernières ne rentrent pas dans le moule du financement des PME traditionnelles. En cherchant à pénétrer un nouveau marché, elle présente un risque supplémentaire pour les banques qui ne peut être évalué comme pour les autres PME. Le résultat se manifeste par un crédit plus cher qui rend coûteux l'investissement. Les investisseurs institutionnels qui pourraient combler ce déficit de financement se font encore rares du côté de ces PME, la crise de la bulle Internet de la fin des années 90 ayant calmé les ardeurs.

 

Le manque de financement n'est qu'un élément du problème

Il existe d'autres facteurs qui peuvent expliquer les obstacles au développement des PME françaises. La fiscalité est généralement jugée trop lourde. D'ailleurs, la loi de finances de 2007 a apporté des avantages fiscaux spécifiques aux PME de croissance (fortement créatrices de valeur et d'emploi) visant à favoriser l'investissement.

En France, la culture de l'excellence technique l'emporte sur la culture du management

La culture d'entreprise française peut également être responsable. L'excellence technique l'emporte, en France, sur la culture du management, ce qui pourrait expliquer davantage de lenteur et de difficultés dans le développement des PME.

De même, la mauvaise réputation du Code du Travail, bien qu'il ait souvent été modifié, conduit les employeurs à penser qu'une nouvelle embauche entraîne de nouveaux risques de conflits sociaux en cas de rupture de contrat. Le nouveau Code du Travail, entré en vigueur le 1er mai, vise, entre autres, à clarifier les modalités d'embauche et de licenciement. En 2006, 48 % des PME françaises estimaient qu'une meilleure adaptation de la législation sociale et fiscale leur permettrait de se développer.

Enfin, l'absence cruelle de réseaux étendus et efficaces, tant en France qu'à l'étranger, réduit le potentiel de croissance des PME. Services publics, ambassades, organismes d'expansion économiques, banques... tous ces acteurs sont en retard sur la connaissance des marchés, selon le secteur d'activité ou géographique, et les méthodes d'accompagnement des PME naissantes.

 

Conclusion

Il semble que le financement ne soit plus l'obstacle majeur à la croissance des PME, mais plutôt le retard pris par l'Etat et les institutions financières pour faciliter et accompagner leur développement en France et surtout sur les marchés étrangers.

 


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