Travailler avec des équipes internationales Management participatif ou directif ?

Savoir comment interfèrent manager et managé dans les différentes cultures revient à se poser la question de la distance hiérarchique qui prédomine dans la société. Est-on dans un pays où le pouvoir est aux mains d'un chef dans sa tour d'ivoire, seul ou presque en charge des décisions ? Ou plutôt dans une culture où le dialogue et la participation de tous prévalent ?

Culture individualiste ou collectiviste ?

"Dans les cultures dites collectivistes, où les familles sont plutôt nombreuses et où l'autorité revient aux aînés, la distance hiérarchique est généralement forte", explique Laurent Goulvestre. Un ordre y est un ordre, le discuter serait inconcevable, même s'il conduit l'organisation dans le mur. Celui qui n'a pas le pouvoir a donc tendance à s'adapter. Dans une culture individualiste, où chacun s'occupe avant tout de lui-même, la problématique est tout autre. Moins dépendants du groupe, les collaborateurs n'hésiteront pas autant à donner leur avis, à contester. "Pour eux, plus on donne de sens à l'action, mieux c'est." On est alors soit dans un management participatif à l'allemande ou à la scandinave, soit dans management par les résultats à l'américaine.

Là encore, manager une équipe de culture collectiviste, asiatique, sud-américaine ou africaine, demande une adaptation. "Il faut avoir conscience que nous n'aurons pas de remontée du terrain. Les collaborateurs auront tendance à continuer d'acquiescer même si cela génère des problèmes, met en garde Laurent Goulvestre. Il ne faudra pas hésiter à aller voir soi-même sur le terrain." A noter qu'en tant que manager, on s'adapte tout de même plus vite à une distance hiérarchique plus élevée que la nôtre. Il est plus simple d'apprendre à formuler des ordres qu'à engendrer la décision collective.