Seniors : les clés pour retrouver un emploi Les réponses aux objections

Pour vaincre certains préjugés qui ont la vie dure, faites preuve de répartie et surtout gardez votre sang froid.

"Vous n'avez pas les diplômes requis"

"Il ne faut surtout pas se brader, vous risquez d'installer le doute dans l'esprit du recruteur"

Aujourd'hui, rares sont les petites annonces ne demandant pas un bac + 5, voire un diplôme de grande école. Or, il y a 30 ou 40 ans, les études supérieures n'étaient pas aussi répandues. Vous pouvez rappeler ce fait à votre interlocuteur et lui signaler que le diplôme ne rime plus à grand chose, 30 ans après. "Moi je suis ingénieur de formation, s'amuse François Humbert. Vous voyez ce que je fais aujourd'hui ?" Si vous avez bifurqué dans votre parcours et que vos diplômes ne correspondent pas au poste ou bien que vous avez appris sur le tas, mettez en avant votre profil atypique. Démontrez ce que cela vous apporte et rassurez votre interlocuteur en lui précisant que vous maîtrisez les différentes facettes du poste.  

"Vos prétentions salariales sont trop élevées"  

"Je persiste à dire qu'un senior coûte moins cher qu'un jeune, avance François Humbert. Certes ses prétentions salariales sont plus fortes mais derrière, il restera 10 ans dans l'entreprise." Le recruteur se livre à un petit calcul : si un cadre plus jeune coûte moitié moins cher en salaire d'embauche, il va mobiliser une personne plus expérimentée pour le former. Il va également être rapidement demandeur d'une augmentation. En outre, il y a de grandes chances pour qu'il quitte l'entreprise au bout de quelques années. "Il faut alors recruter à nouveau quelqu'un", rappelle François Humbert. Et cela coûte cher. "Il ne faut pas négliger les coûts cachés de l'emploi d'un jeune."

"Un senior coûte moins cher qu'un jeune"

Alors comment évaluer ses prétentions salariales ? "Il ne faut surtout pas se brader, recommande le spécialiste. Si vous demandez un montant trop bas alors que vous êtes parfaitement qualifié pour le poste, vous risquez d'installer le doute dans l'esprit du recruteur." Pourtant, il faut être prudent et vérifier les tarifs qui se pratiquent sur le marché. "Je demande souvent aux candidats que je reçois de baisser leurs prétentions de 20 % car depuis les années 2000, on paie moins bien et ils sont souvent au-dessus du marché."  

"Vous êtes moins adaptable qu'un jeune cadre"

Les questions qui touchent à l'adaptabilité ou la réactivité sont délicates car ces qualités sont difficiles à prouver. Ne cherchez pas pour autant à tricher sur votre âge. "Se camoufler c'est être mal à l'aise", estime François Humbert. Soyez attentif à votre apparence, à votre poignée de mains et à votre façon de parler afin de renvoyer une image de dynamisme. Ensuite, démontrez que votre carrière vous a - au contraire - aidé à développer votre adaptabilité. Des postes variés, des mutations ou des évolutions de postes peuvent appuyer vos propos.

Et quoi qu'il en soit, ne vous braquez pas, surtout face à un recruteur jeune. Essayez de sortir rapidement du jugement sur l'âge en évacuant la question pour vous recentrer sur ce que vous pouvez apporter à l'entreprise. "Je suis certes plus âgé que vous mais je peux vous apporter un plus..."