Emploi cadre : les perspectives pour la rentrée Les spécificités selon les âges

Les jeunes

Bien que l'emploi des cadres se porte à merveille, il est intéressant de se pencher sur les différences de situation en fonction de l'âge. Le manque d'expérience des plus jeunes et l'employabilité limitée des 50 ans et plus méritent d'être observés dans la pratique.

philippe compagnion, egon zehnder
Philippe Compagnion, Egon Zehnder © Egon Zehnder

Les jeunes cadres devraient continuer de connaître le plein-emploi. "Cela fait quelques temps que l'on pourrait s'attendre à une accélération des renouvellements de cadres du fait des effets du 'papy boom'. Mais nous ne l'observons pas significativement. Il est possible que la situation économique et l'allongement de la durée du travail lissent le phénomène", analyse Philippe Compagnion. Chez Expectra, Hugues Pariot donne ses prévisions. "Il faut observer que le 'papy boom' crée un appel d'air sur le marché de l'emploi cadre. On estime entre 80 000 et 100 000 le nombre de postes à pourvoir dans les 5 à 6 ans à venir. Mais cela ne veut pas dire que ces postes iront forcément aux plus jeunes."

Les seniors

La situation est plus nuancée chez les seniors mais demeure positive. Pour l'Apec, il n'y a pas de problématique seniors, ils mettent juste un peu plus de temps à retrouver un emploi que la moyenne. "Pour ce qui est des 50 ans et plus, ils ont des conditions plus favorables qu'avant pour retrouver un emploi. A l'Apec, les seniors qui représentent 30 % des chercheurs d'emploi, retrouvent en moyenne du travail en moins de 12 mois, la moyenne tous âges confondus étant de 3 mois" remarque Pierre Lamblin.

Selon les observations d'Expectra, Hugues Pariot fait un bilan moins optimiste, sans toutefois y voir de réel problème. "Il y a une situation plus difficile pour les seniors. Le taux d'activité des plus de 55 ans oscille entre 35 et 38 %, c'est le plus faible d'Europe. Il y a un important lobbying envers le gouvernement pour faciliter l'employabilité des seniors. Mais les entreprises sont réticentes et il n'y a pas assez d'incitations fiscales. Nous devons trouver les leviers pour permettre aux seniors d'être embauchés plus facilement. Ils ont envie de travailler et beaucoup d'entre eux sont prêts à faire des efforts salariaux. "