Indigestion 2.0 : l’infobésité au menu

Billet d'humeur sur un parallèle tracé entre les régimes alimentaires et l'infobésité. Ou comment mieux consommer l'information 2.0 ?

Deux heures !
Deux heures que je suis connecté de nouveau après un petit “break” estival. Et en deux heures, combien de taches effectivement menées à terme me demanderez-vous ? Aucune.
Et petite précision, ô combien dramatique, je n’ai pas encore géré les mails. Mais d’où vient le mal alors ? De l’information. Ou plus exactement du trop-plein d’informations reçues de toutes parts, et par tous les canaux que le web et ses enfants chéris, les medias sociaux, mettent à notre disposition.

Ne voyez aucun passéisme stérile dans mes propos, mais plutôt une mise en garde, et la recherche d’une nouvelle voie.

Petit à petit, insidieusement,  l’information, par bribes puis par fils Twitter entiers s’est accumulée. De la même manière que tous les cocktails et biscuits apéros fait pousser, un jour ou l’autre, un râle de souffrance à votre balance personnelle.

Tout a commencé il y a quelques années : quelques newsletters, puis les flux RSS, vite remisés au placard de notre évolution numérique par les tweets et pages Facebook. Sans compter les recommandations d’articles en tout genre et autres « posts » compulsifs que tour à tour tout un chacun est tenté d’écrire, en proie à l’impérieuse nécessité d’exister un peu plus dans l’univers parallèle du web.

Tous coupables ? Pas du tout. Et il n’est pas question de faire ici le procès de la démocratisation (certes parfois extrême) de la parole numérique.

Il m’est apparu plus intéressant  de trouver une façon de « manger mieux ». Drôle de parallèle ? Pas tant que ça. En ces temps d’alter mondialisme et de recherche d’une plus grande responsabilisation de notre consommation, il ne s’agit que d’une application à l’ « information » de notre engagement.

Mais il n’existe pas de recette miracle pour se prendre en main sur le web, contrairement à ce que l’on trouvera aisément pour arrêter de fumer, de boire, de jouer aux courses, ou plus généralement pour faire un régime. Peu importe, à vaincre sans péril, on……et oui vous connaissez la suite.

Si on souhaite perdre 5 kg, que nous dit la bible du régime, le Graal de la minceur ? On commence par se faire un petit bilan de ce que l’on est, ce dont on a besoin. Vous êtes étudiant en histoire de l’art ? Contremaître sur une chaine de montage ? Webdesigner ?
Vos besoins en terme d’informations sont bien différents. Commencez donc par faire le tri entre ce que vous recevez volontairement (à votre demande) ce qui vous envoyé en « push » (sans sollicitation récurrente) et ce qui vous pollue clairement (que vous l’ayez vaguement demandé avant ou pas).
On pourra aussi prendre un peu de recul sur la multiplication des canaux d’approvisionnement de ladite « information » : réseaux sociaux (parois redondants), réseaux professionnels, d’entreprises, applications Facebook...
Une fois le tour de vos besoins effectué,  il sera plus facile de segmenter les différentes familles de « news » que vous souhaitez consommer et pour chacune, y attribuer une périodicité en rapport avec leur réelle utilité (qui a dit « futilité » ?).
Enfin, tel un coach sportif, on établira un programme de consultation régulier et surtout réaliste. Tout couper pendant 1 semaine, c’est la quasi assurance de se retrouver noyé dès la remise « online ». L’effet « yo-yo », tout le monde suit ?
Vaste programme ! Triste aveu que celui-ci, il ne s’agit que d’une simple proposition d’interprétation du fameux régime « à points ». Que celui (et surtout celle) qui n’en a jamais entendu parler me jette le premier octet. Et libre à nous d’appliquer la méthode presque à la lettre. C’est le contraire des régimes « dissociés » qui ne nous feraient que consulter exclusivement des sites sportifs une semaine, puis de l’économie une semaine, puis des loisirs une semaine… impensable.
On va donc s’accorder un nombre de consultation par centre d’intérêt, se fixer un total de minutes à ne pas dépasser par jour. Il est ainsi possible de « consommer de tout », tous les jours, et sans risque de surpoids, pardon ! D’infobésité.
 

Et pourquoi ne pas dérouler cette réflexion, et c’est que je vous invite à faire, sur la gestion des mails ? Encore que se posera là la vraie question du fameux BlackBerry en vacances et là, je vous donne rendez-vous pour une autre chronique !
Alors, à quand une mention « Surfer Bouger » sur les pubs Samsung et Apple ?
Elémentairement,