Perdre ou garder le contrôle

Avez-vous déjà vécu cette sensation de vertige lors d’une prise de parole ou d’un face-à-face ? Vous savez, cette impression abominable de perdre pied, de vaciller au bord d’un précipice et de s’abîmer dans la honte et dans le ridicule, en perdant le contrôle de votre expression et de la situation.

Ce précipice, vous le situez exactement entre votre public ou votre interlocuteur et vous; et vous cherchez à éviter tout faux pas qui pourrait vous faire basculer dans ce précipice. Vous déployez pour cela des stratégies plus ou moins sophistiquées pour rester à bonne distance.
En voici 3 :
  1. La stratégie de l’évitement. Certainement la plus répandue. Je garde tout pour moi, je me tais de peur de perdre. Cela  ne pourra bien entendu durer  qu’un temps, il faudra qu’un jour ou l’autre que tout cela sorte sous peine de nous faire « exploser ».
  2. La stratégie autiste. Qui consiste à demander à l’autre de faire le chemin. Entièrement recroquevillé sur moi-même, bien au chaud dans ma tanière, sans faire le moindre effort d’extraversion (que ce soit au plan lexical, au plan vocal et encore moins au plan comportemental), j’exige que l’autre se rapproche, mais pas trop près non plus.
  3. La stratégie de la désincarnation. Je décharge mon corps de la responsabilité de porter et d’incarner mes propos, en utilisant un messager comme le mail, le sms, la tierce personne ou un beau powerpoint par exemple. Effectivement, je peux me targuer d’avoir dit, mais suis-je bien certain d’avoir été reçu ? Il existe pourtant une stratégie alternative pour vous permettre de surmonter la peur que vous avez de perdre le contrôle de votre expression : c’est de jeter au-dessus du précipice un pont de communication solide, sécurisant et efficace, pour transmettre idées, émotions, images avec force et conviction.
Par le geste, par le regard, par le silence  mais aussi en soutenant votre pont par 2 piliers :
  • Le renforcement de l’attraction que vous exercez sur votre interlocuteur / votre public. Parlez-lui de lui, de ce qu’il aime, de ce qui l’attire ; parlez-lui de nouveauté, de proximité, d’émotion ou encore de bénéfice, de son bénéfice.
  • Le respect de votre « bio-rythme ». Ce n’est ni à l’évènement ni à votre interlocuteur de vous imposer la cadence. Respirez, réfléchissez, construisez, à votre rythme, et cela, même en direct, sous l’œil de votre interlocuteur : vous en avez le droit !
Pour illustrer ce deuxième point, regardez dans cette vidéo comment Jean-Louis Borloo, potentiellement en difficulté devant son interlocuteur, parvient à garder le contrôle de son expression et de la situation, et reprend même, sans doute, définitivement l’avantage.