Coaching d’organisation, encore du coaching…

Aujourd'hui, difficile de passer à côté, aucun domaine n’échappe à la déferlante du coaching : love coach, coach en jardinage, en développement personnel, coach pour se relaxer, se relooker, arrêter de fumer, les coachs sont partout, savent tout et conseillent sur tout.

Ces nouvelles sages-femmes de l'existence font recette auprès de cet individu post-moderne dont le propre est d'être déprimé par son insuffisance.
Comment ne pas interroger cette tendance, dite « life coaching », dont on ne sait trop s'il faut l'associer à un effet de mode ou à un véritable besoin ?
Est-ce le signe d'un processus d'infantilisation entretenu par un consumérisme carnivore et par son plus fidèle allié le marketing ? Plus que jamais ces trois dernières décennies, nous sommes touchés dans nos habitudes, notre quotidien, notre environnement, au plus profond de notre intimité et ce, sous l’injonction dominante de réalisation de soi et d’accomplissement personnel. Le « life coaching » est sans doute l’une des réponses pour faire face à la difficulté que rencontre l'individu à se positionner dans un monde en perpétuel mouvement et en profonde mutation.
Au cours des 15 dernières années, le recours au coaching s’est aussi généralisé dans le monde de l’entreprise.
L’accompagnement individuel, assuré par des professionnels compétents et formés, a désormais toute sa place dans la panoplie des outils RH destinés à assurer le développement des managers et des dirigeants. Réservé avant les années 2000 à quelques élites privilégiées, le coaching individuel s’est largement démocratisé. Pour le plus grand bien de la profession, les entreprises ont appris à benchmarker une prestation hautement intellectuelle, à référencer et disqualifier des coachs, à en évaluer les bénéfices et les résultats. Les budgets sont là et les tarifs en vigueur suffisamment élevés et admis comme tels pour prétendre que le coaching individuel est une pratique professionnelle à part entière.

Le coaching d’équipe et autres accompagnements collectifs suivent le même itinéraire

Les coachs qui s’y risquent sont moins nombreux, les interventions moins standardisées, les tarifs sans doute plus disparates et les bénéfices plus aléatoires. Mais la demande ne faiblit pas, bien au contraire. La nécessité d’accompagnements inscrits dans la durée et non plus simplement d’opérations ponctuelles de team building, est de mieux en mieux comprise.
Aujourd’hui apparait le coaching d’organisation, une autre discipline, dans ce champ d’intervention qui reste, malgré tout, encore confus.
Il est clair qu’au sein d’un monde nouveau, connecté, social, mobile, qu’avec l’avènement d’une nouvelle génération porteuse de valeurs et d’exigences différentes, que contrainte à une accélération permanente, la vie des entreprises est en pleine mutation. Pourtant, dans la majorité des entreprises les principes de gouvernance et de management en vigueur sont encore ceux du vieux monde de la fin du siècle dernier. Les systèmes se fissurent, se craquèlent et affichent leurs limites. Les organisations, comme les hommes et les femmes qui y travaillent, ont besoin d’être accompagnées.
Il est entendu qu’aujourd’hui, les entreprises n’appellent pas les coachs ou les cabinets de conseil pour leur  demander un coaching d’organisation. Je parierais volontiers que peu le présentent ainsi à leurs clients. Patience, ce jour viendra. Le coaching d’organisation, sans doute parce que compliqué et incertain à expliquer, se nomme a posteriori, rétroactivement, au regard du chemin parcouru. Sous couvert de coopération, de meilleur travail en équipe et de transversalité c’est la question de la performance qui est posée alors que nos interventions résonnent encore et surtout comme des réponses à des crises collectives.

Qu’est-ce qu’un coaching d’organisation ?

Difficile de répondre précisément à cette question tant les interventions auprès des organisations s’orientent vers une forme composite. Il est urgent de casser les habitudes, réformer, inventer d’autres façons de travailler tous ensemble.  Avec les hommes et les femmes concernés, en misant sur leur intelligence, leur implication et leur irrationalité, il est possible d’agir, concrètement en sortant des déclarations, des modèles existants, des pis-aller, des mesures chronophages et sans effets.
La transformation ne se décrète pas et ne peut pas être commandée, c’est toujours une complicité entre le haut et le bas, entre tous les niveaux et toutes les ressources de l’entreprise qui est la plus susceptible de la susciter. Quels que soient leur taille, leur développement, leur secteur d’activité, innover managérialement est un levier de performance à la disposition de toutes les entreprises.
Le coaching d’organisation est à même de proposer, de soutenir et d’orchestrer des démarches innovantes et toujours spécifiques.