10 observations sur l’Europe par une jeune européenne

Entrée l’an dernier à 18 ans à l’École du Louvre, et venant de la banlieue de Lille, Sophie Bacquet nous offre de l’Europe la vision d’une jeune de famille modeste ayant foi en l’avenir malgré toutes les vicissitudes de l’Histoire et de l’actualité.

Pardon pour le caractère un peu « décousu » de ces propos… j’apprendrai à mieux faire le point sur des grands thèmes d’actualité en travaillant assidument avec le JDN. S’il accepte de me publier, dès cette première expérience de l’écriture, ce sera un grand honneur pour toute ma famille, pour mes frères jeunes travailleurs et pour mes sœurs étudiantes et collégiennes. Après la Mention TB au Bac, j’ai eu la chance d’entrer parmi les plus jeunes à l’École du Louvre, où j’espère développer à la fois mes qualifications, ma culture artistique, ma vision de l’avenir, et notamment éduquer mon regard dans un esprit européen.
Déjà, au collège, puis au Lycée, je m’étais beaucoup intéressée à l’Europe, en Histoire-Géographie, en Sciences économiques et en Littérature ; puis en Philosophie, j’avais beaucoup réfléchi sur les héritages culturels, religieux et humanistes de l’Europe. Comme cela a été affirmé ensuite dans les Traités européens, c’est à partir de ces héritages que se sont développées « les valeurs universelles que constituent les droits inviolables et inaliénables de la personne humaine, ainsi que la liberté, la démocratie, l’égalité et l’Etat de droit ».
L'Europe est un thème qui, sans que je le réalise réellement avant de me pencher sur la question, est caché derrière de nombreux aspects de mon quotidien. Caché ? Mais très présent !
Chaque jour les personnes que je rencontre, les endroits où je vis et où je vais, mes projets, mes études ou encore mes loisirs sont souvent en lien avec l'Union Européenne.
Je vais donc évoquer maintenant pour vous mes rencontres et voyages, mes loisirs et le quotidien, puis l’esprit européen et l’avenir.

Les rencontres, le voyage...

Il est très fréquent à Paris de rencontrer des touristes ou simplement des étrangers venus pour nos monuments et nos musées, notre art de vivre, parfois aussi pour un poste ou un stage dans la capitale (… il faudrait souhaiter qu’ils soient toujours mieux accueillis, et en toute sécurité !).
Mais ce que je remarquais encore la semaine dernière, c’est que les étrangers ne nous voient plus simplement comme des Français, la culture spécifiquement française, si importante soit-elle, n’est plus tout ce qui me définit. Les gens me demandent d’où je viens exactement en France, et lorsque je parle de Lille, très souvent ils en savent énormément sur la ville, la région et sa culture. Si Lille est aussi connue, c’est parce qu’elle a été par le passé Capitale européenne de la culture. L’Europe a donc permis de mettre ses plus belles villes en lumière, et ainsi de familiariser les Européens avec les diverses cultures des différentes régions, donc de les rapprocher en leur ouvrant les yeux et l’esprit.

Ces rencontres que je fais chez moi, je les fais aussi lorsque je suis celle qui voyage et que je deviens à mon tour une touriste. Une facilité due à l’Europe, j’ai pu le constater lors de mes vacances ou de mes voyages, est le fait de pouvoir aller d’un pays à l’autre dans l’U.E, sans avoir besoin de mon passeport. Ayant habité près de la Belgique, il m’arrivait souvent de partir pour quelques jours profiter des paysages de la côte belge ou des Ardennes, et bien sûr des atouts de notre capitale européenne Bruxelles ; ou même d’organiser de petits voyages à la dernière minute, et le fait de pouvoir voyager librement d’un État à l’autre au sein de l’espace Schengen est très pratique, et rassurant. Nous ne nous sentons plus comme des étrangers dont on se méfie, au contraire nous nous sentons les bienvenus partout en Europe. Notre devise républicaine « Liberté – Égalité – Fraternité » doit pouvoir s’appliquer partout dans notre Europe « Unie dans la diversité ».

Ma génération est en effet une génération qui voyage

Aujourd’hui, il nous est très simple de partir à l’étranger, que ce soit pour un voyage, des vacances, ou même pour des études pouvant être d’assez longue durée. Je connais de très nombreuses personnes qui ont pu partir pour quelques mois ou un an, parfois plus, en bénéficiant du programme Erasmus. Erasmus permet de valider son année même à l’étranger grâce à un système de transfert des points, des crédits d’enseignement. S’il est plus simple de connaître un autre pays européen et d’y avoir vécu même à 20 ans à peine, c’est donc encore grâce à l’Europe.
Dans le même domaine, il est important de noter que je peux toujours garder contact avec mes amis partis à Berlin ou en Angleterre, grâce aux sms notamment. Étudiant l’histoire de l’art et l’archéologie, je peux déambuler dans tous les grands musées d’Europe en partant juste pour quelques jours ou pour un week-end, mais cela ne m’empêche pas de communiquer avec mes proches. Et une fois encore il est possible d’établir un lien avec l’Europe. En effet, chacun des sms que j’envoie ou que je reçois coûte seulement 0,09€ et ce quel que soit le pays d’Europe. Le Parlement européen a plafonné les coûts des appels et sms entre les pays de l’U.E, le 1er juillet 2012.
J’avais jusque cette année toujours vécu dans la banlieue de Lille, mais je me suis installée à Paris pour mes études. Néanmoins je rentre très régulièrement visiter ma famille, je prends donc souvent le train. Là encore, c’est un aspect de ma vie derrière lequel se cache l’U.E. L’Europe entend conférer beaucoup plus de droits aux usagers des trains et également des avions. En cas de retard ou d’annulation, des mesures sont maintenant prises pour dédommager les voyageurs. Et grâce à de multiples systèmes de tarifs réduits, les jeunes peuvent assez facilement faire le tour d’Europe en train.

Enfin, voyager et même vivre un certain temps à l’étranger font partie de mes projets, afin de découvrir une nouvelle ville, un nouveau pays, une autre culture. Je sais que cela sera favorisé par la valeur des diplômes que je compte obtenir en France, diplômes qui seront valables dans tous les pays de l’Europe. Pour favoriser la comparaison des diplômes et la mobilité, des cursus universitaires communs en trois niveaux ont été mis en place : LMD Licence (Bac +3), Master (Bac +5) et Doctorat (Bac +8). Au cours des prochaines années, j'espère pouvoir bénéficier au maximum des possibilités de mobilité en Europe et dans le monde...

Les loisirs, le quotidien...

La sensibilisation à l’écologie, aux dangers de la pollution, à toutes les menaces sur la planète, et la recherche de remèdes, la participation à des actions nécessaires ont toujours fait partie de mon éducation. J’appartiens à une génération à laquelle on a toujours appris les gestes simples et quotidiens permettant de préserver la planète. La prévention des déchets est une priorité de l’Europe, le tri sélectif que j’applique au quotidien est donc directement lié à l’Europe.

L’Europe a également entrepris de protéger les achats en ligne. Je pense qu’il n’y a presque pas un jour sans que j’utilise Internet d’une façon ou d’une autre. Pour mes études mais également de plus en plus souvent pour des achats en ligne. Un produit que je ne peux trouver ailleurs, un livre à commander, un manuel introuvable en bibliothèque… grâce à l’Europe, les vendeurs en ligne sont maintenant obligés de fournir un certain nombre d’informations protégeant ainsi les acheteurs. L’adresse postale et électronique, le prix total avec toutes les taxes, et les modalités de paiement, tout est indiqué au client.

Autre domaine qui bénéficie de l’intervention de l’Europe : le cinéma. Je me souviens du documentaire La marche de l’empereur, avec sa formidable bande originale d’Émilie Simon, qui avait gagné l’Oscar du meilleur film documentaire. Ce film avait était soutenu par le programme MEDIA, programme européen.

Un événement qui me tient à cœur et qui est directement lié à l’Europe, ce sont les Journées européennes du patrimoine. Il s’agit d’un programme culturel, quelques jours durant lesquels les patrimoines culturel et naturel sont à l’honneur. Le programme a permis des visites gratuites, des ateliers et des rencontres, et donne accès à des bâtiments auxquels nous n’avons pas accès en temps normal. En tant qu’étudiante en histoire de l’art, je bénéficie pleinement de ces journées, qui sont très intéressantes, et même irremplaçables. Elles permettent également de rappeler l’existence de ce patrimoine, l’accès y est plus simple et beaucoup d’établissements sont ainsi mis à l’honneur.

L’esprit européen

Dès le début du XIXè siècle, Mme de Staël, grande figure du féminisme et de la littérature, avait lancé cette invitation pressante :

« Il faut, dans nos temps modernes, avoir l’esprit européen. » (De l’Allemagne)

Et Chateaubriand s’était ainsi interrogé : « Voilà pour ce qui est de la vieille Europe : elle ne revivra jamais. La jeune Europe aura-t-elle plus de chance ? » (Mémoires d’outre-tombe)
Cette interrogation pourrait être transposée de nos jours. A une époque où l’Europe est dénoncée comme étant « vieille », il faut se demander si elle saura rajeunir. En tout état de cause, l’Union européenne est bien jeune. Et il faut lui souhaiter de savoir s’affirmer.

Il revient à chaque citoyen européen de travailler en ce sens.

Et l’avenir…

Un dernier mot d’actualité, puis de prospective, en ce bel automne 2014. Grâce à deux Associations de méritocratie républicaine, j’ai eu la chance d’être invitée à un séminaire de l’École nationale d’Administration sur le thème «La France de 2025 offre-t-elle encore un espoir pour les jeunes générations ?».
Le Conseiller d’Etat François Essig, qui exerça avec talent les plus hautes fonctions publiques (Délégué général à l’Aménagement du Territoire) et privées (Directeur général de la Chambre de Commerce et d’Industrie de Paris) y présenta les grandes lignes de son beau livre des Éditions FRANCE EMPIRE Ma France de 2025. J’ai été très heureuse de dialoguer avec lui. Et avec le PDG des Editions France Empire, Jean Castarède. Ayant été notamment Directeur général du Groupe ESSEC, il a toujours su dialoguer avec les jeunes générations, et il m’a offert avec une très belle dédicace l’un de ses derniers grands livres 60 CLES POUR L’EUROPE.
Le dialogue intergénérationnel est assurément la meilleure clé de l’avenir, à la fois pour la France et pour l’Europe. Et pour que l’avenir de l’humanité ne se réduise pas à un dialogue (ou à une guerre ?) entre la Chine et l’Amérique, il est à souhaiter, après Victor Hugo et d’autres grandes figures, que la France participe pleinement à la construction des États-Unis d’Europe. 

Dans mes études et mes activités culturelles, notamment les voyages, je suis aidée par Orphéopolis (…œuvre qui a pris en charge plus de 4 000 Orphelins de la Police nationale). Et par l’Association Les Chemins de la Réussite (CDLR). Il faut en retenir l'excellente devise « Le mérite pour un avenir » et la belle formule : " On peut donner des talents à l'avenir. Nous, nous voulons donner un avenir à tous les talents".
Il m’est agréable de publier ici, par reconnaissance, la fin d’une lettre qui m’avait été adressée par un Professeur de cette Association  :
« Esprit artistique, esprit d’entreprise peuvent et doivent se conjuguer pour vous aider à vous projeter plus aisément vers un avenir prometteur. Vous éclairer sur une stratégie de réussite en mobilisant tout ce que vous avez en vous de plus dynamique : votre curiosité intellectuelle et votre vivacité d’esprit, votre adaptabilité comme votre créativité, ou même encore votre audace et votre goût de l’aventure. »

« Bon voyage sur le beau Chemin de la Réussite : en France et en Europe, les jeunes sont appelés à participer à la plus belle des entreprises, celle de la construction du monde de demain, un monde plus juste et plus fraternel. »