Le climat de confiance : un allié pour le management

La confiance est un sentiment de sécurité, d’assurance. Fondement des rapports humains, garant de l’éthique des entreprises, créateur du sentiment d’appartenance. Avoir confiance et inspirer confiance sont les deux versants d’un même état. La confiance est fédératrice…

Avoir confiance les yeux fermés est impossible. Au contraire, le seul garant que vous pouvez avoir de la confiance que vous investissez dans une personne, c’est vous-même et donc dans la confiance en votre lucidité. Le climat de confiance naît de la confiance justement. Lorsque l’on exprime que l’on croit en quelqu’un, on le pousse à croire en lui ainsi qu’en celui qui lui renvoie cette confiance. Pour inspirer ce sentiment de sécurité, il faut savoir en être le vecteur.
Lorsque l’on se montre méfiant, que l’on exprime à l’autre doutes et questionnements sur sa personne, on crée une faille et on montre un chemin : la trahison est possible. Lorsque, au contraire, on transmet à l’autre que l’on a confiance en ses capacités, en son éthique, en sa morale,  on écrit alors un contrat tacite, celui de la confiance mutuelle. Un engagement moral autour d’une confiance qui se donne et qui se reçoit.

Créer un contexte de confiance mutuelle   

Où que l’on soit sur l’échelle hiérarchique, employé ou patron, miser sur une confiance donnée d’emblée est fédératrice de liens et de responsabilités l’un envers l’autre dans une entreprise. Si vous êtes un Boss qui fait passer à ses employés qu’il croit en eux, qu’il leur fait confiance dans leurs taches comme dans leurs réussites, vous allez appuyer sur deux variables psychologiques :  La responsabilité d’être à la hauteur de la confiance, le devoir de répondre à vos attentes. On répond bien mieux par responsabilité que par obligation.
Idem pour vous, employé ou cadre. Votre Boss se sentira bien plus investi dans vos réussites si vous lui faites passer le message que vous attendez de lui une certaine ligne de conduite, que vous avez confiance en lui. Si l’on sent dans votre discours que vous n’êtes pas bien sûr de ce que vous méritez ou que vous exigiez telle ou telle chose, vous créerez entre vous et votre patron une forme soit de rapport de forces, soit de lien d’inégalité. Une hiérarchie à subir. Si vous exprimez que vous avez confiance en lui, que vous savez par exemple qu’il est à l’écoute des besoins des salariés, ou que vous sentez en lui son intérêt pour la réussite de chacun au cœur de l’entreprise, vous le poussez à investir vous le poussez à investir de ce côté-là.
Peu importe que vous vous méfiiez de lui, ou que vous sentiez que vous avez en face de vous une individualité fuyante, lorsque vous transmettez à l’autre un climat de confiance, vous vous connectez à sa meilleure facette. Vous le poussez à répondre à cette confiance par la confiance. Exprimer l’assurance du lien, c’est quelque part indiquer une route à suivre.

Pourquoi manifester la confiance 

La confiance est très dure à donner parce que la peur d’être déçu est inhérente aux relations humaines. Parce que l’on a tous déjà connu ce genre de sentiment ou de situation et on en connaîtra sans doute d’autres. Mais se méfier ne vous protège pas,  au contraire il vous expose et  vous coupe de relations saines. Pourquoi ? Parce que, lorsque vous exprimez à l’autre votre manque de confiance à son égard, vous lui montrez déjà votre faille, votre crainte à vous et quelque part, vous ouvrez la porte à cette possibilité.  Cela oriente aussi vos relations, car l’autre qui vous côtoie s’adaptera à ce que vous manifesterez et sera lui aussi dans un espace de non-confiance, chacun toisant l’autre dans l’attente d’une éventuelle déception ou trahison.
Enfin, vous connectez l’autre à sa partie sombre. Si votre Boss perçoit à quel point vous le sentez hypocrite, en quelques part vous l’autorisez à l’être ;  il n’aura pas à cœur de vous prouver le contraire, il aura à cœur de se prouver à lui-même qu’il ne l’est pas et restera fidèle à sa personne. Idem pour votre commercial que vous trouvez peu investi. SI vous lui répétez sans cesse « qu’il ne s’investit pas assez », « qu’il est peu présent dans les missions », il voudra s’en défendre, peut-être essayera-t-il quelque temps de changer, mais pour vous prouver quelque chose ou par peur de perdre quelque chose, mais pas par éthique, ni pas évolution ou avancement. Si vous lui exprimez les choses autrement : «  Je sens que tu t’investis plus qu’avant », « j’ai confiance  dans tes capacités à t’investir de plus en plus », vous allez créer en lui l’envie de coller à cette image positive. En somme, retenez bien que l’image que vous renvoyez à l’autre est fondamentale. Parlez confiance et on vous répondra de cette espace-là.

Et si la confiance n’est pas possible 

Si la confiance n’est pas possible alors, apprenez à avoir confiance en vous et en vos perceptions. Vous avez en vous de percevoir l’autre, de l’analyser, de le comprendre. Les erreurs de perception sont souvent liées à un manque d’observation ou à des attentes faites au mauvais endroit. Plus vous vous connaitrez, plus vous connaitrez l’autre,  plus vous saurez à qui vous avez à faire.
Certaines balises de sécurité dans l’instauration d’un climat de confiance sont à mettre en place. Être confiant ne signifie pas être naïf. Ne vous montrez pas fragile dans cette confiance posée, mais au contraire fort. La confiance que vous exprimez s’appuie sur ce que vous percevez de l’autre et de vous. Sachez faire passer ce message. Exprimez les termes : confiance, éthique, responsabilité. Sachez, avec votre champ lexical, poser le cadre de ce qu’implique pour vous la confiance.
En somme, la confiance commence toujours à l’intérieur de soi. Si vous croyez en vos opinions, vous saurez croire en ceux que vous accompagnez ou en ceux que vous suivez. Et si toute fois vous êtes obligé de travailler ou de collaborer avec une personne en qui vous ne croyez pas, retenez cette règle d’or : nous sommes tous, toujours en train de nous adapter à autrui, soyez le premier à poser les bases d’une relation de confiance pour que l’autre, en quelque part, se sente avoir cette jolie responsabilité de vous suivre.