Management et rendement, téléréalité et audimat, le stress est devenu un "besoin mortel" dans notre société.

Que ce soit pour le management d’entreprise afin d’obtenir le maximum de rendement ou le « show mortel » d’une téléréalité pour augmenter l’audimat, le stress est devenu notre moteur sociétal universel.

Le cerveau humain a de commun avec celui de l’animal, une organisation nerveuse qui lui permet de subir les mêmes conditionnements. La différence réside en fait dans les étapes de sa phylogénie. Trois cerveaux, archencéphale, rhinencéphale et néencéphale qui correspondent respectivement aux étapes des poissons/ batraciens,  des oiseaux/reptiles et des mammifères. Au risques d’en contrarier plus d’un, et si l’évolution nous à coiffé de la supériorité néencéphalique avec les autres mammifères par rapport au « reste » du monde animal, force est de constater que ce néocortex à son stade de développement humain, ne sous sert plus à grand-chose puisque que c’est le stress qui semble diriger nos actions.

Le stress tel que l’avait défini Selye est avant tout une réaction comportementale de survie face à un danger. Se trouver ou se mettre dans une telle situation, revient pour le système nerveux à subir ce danger qui, réel ou vécu comme tel, provoque le plus souvent inconsciemment toute une série de réactions physiologiques pour aider l’organisme à s’en échapper.

Tout pourrait s’arrêter là et on pourrait penser comme le vieil adage « après la pluie vient le beau temps », qu’après le stress reviendrait le calme. Ce serait méconnaitre le fonctionnement de notre cerveau qui ne suit pas du tout celui de la bête pour une fois. Pour la bête, le stress est obligatoire pour survivre, se défendre, attaquer, manger ou ne pas être mangé, se reproduire. Pour l’Homme ce n’est plus du tout cela. Le stress est devenu un besoin indépendant de toutes ces fonctions vitales que nous venons de citer. Posons alors la question. Avons-nous besoin réellement de stress aujourd’hui pour vivre dans les sociétés occidentales?  En théorie non ? Et pourtant le stress nous suit et nous le créons, en nous et autour de nous avec toutes les conséquences physiologiques et pathologiques que cela produit sur le corps. Nous ne vivons pourtant plus à l’état sauvage, alors pourquoi entretenir le stress ? Nous entretenons ce stress inconsciemment  parce que les circuits nerveux du stress sont prioritaires sur ceux du calme et du bien être dans notre cerveau. Ayant « gouter » aux « plaisirs » du stress, nous en redemandons. En effet le stress nous rend performant et dominateur. Et l’ego humain aime cela.

Par ses décharges de  neurotransmetteurs, adrénaline, cortisol et noradrénaline pour nous stimuler et décupler nos forces, le stress nous installe dans la culture de l’instant et du momentané alors que le calme et la sérénité évoquent plutôt le long terme, la patience, l’attente c'est-à-dire tout ce que notre culture moderne refuse pour ne pas dire honnit.

Pour toutes ces raisons le management d’entreprise  s’est bâti sur le stress ou plutôt sur le stress « positif ». L’Homme ainsi rendu « performant » même s’il s’abîme et en meure, assure le rendement, les bénéfices, les taux boursiers. C’est aussi sur cette philosophie  que les jeux dangereux de la téléréalité ont bâti leur réputation, pour apporter aux Hommes ce qu’ils demandent, la peur, l’angoisse, l’effroi  sans oublier pour certains l’argent que cela rapporte …………… et même si au bout il y a une tragédie mortelle comme celle que nous venons de connaître !

Quand prendrons-nous conscience qu’une autre voie est possible ? Qu’il existe une autre façon de manager, une autre façon d’obtenir des résultats, des profits boursiers avec les dégâts humains en moins.

Pour cela il suffirait de travailler avec l’autre partie du cerveau, celui de la sérotonine et de la pensée positive. Il faudrait totalement modifier nos comportements, cesser de vouloir influencer l’autre en fonction de nos propres désirs et  au contraire laisser se développer la confiance qui en général favorise la responsabilité et le goût pour le travail bien fait. Il faudrait surtout vaincre  notre propre stress, le « soigner », le faire disparaître car il contamine les autres, nos amis, nos voisins, nos collègues de bureau un peu comme le virus d’une grippe…………mais avec beaucoup plus de morts que pour cette maladie