Les patrons ne doivent pas avoir peur de Twitter

Il est important pour les chefs d'entreprises du CAC 40 mais aussi et surtout de PME d'être sur le réseau social pour soigner leur communication

Denis OLIVENNES, PDG du groupe Lagardère, devant Stéphane RICHARD, PDG d’Orange et Dominique DELPORT, PDG d’Havas Média France. Ce podium d’un nouveau genre est celui de #DigitalBosses, baromètre des PDG les plus influents et présents sur Twitter.  

Initié par Nicolas BORDAS, vice-président de TBWA Corporate, par le biais de son mouvement Tweet Bosses, l’objectif est d’encourager les patrons à s’inscrire sur ce réseau social. Tous les patrons.  

Il ne faut surtout pas croire que son utilisation est uniquement réservée aux dirigeants des grands groupes. Les chefs d’entreprises de PME et d’ETI sont également directement concernés car les avantages y sont réels, si tant est que l’on en maitrise les codes.  

Réseau de l’instantanéité par excellence, Twitter est un formidable outil de veille pour n’importe quel chef d’entreprise. Il offre la possibilité d’observer l’ensemble de son écosystème et des acteurs qui y évoluent. Des bonnes pratiques des concurrents aux attentes des clients en passant par les tendances des influenceurs, tous peuvent être scrutés et observés par le dirigeant pour anticiper les besoins de son entreprise.  

Twitter, c’est aussi un outil pour maitriser sa propre parole et sa propre image. Une présence sur le réseau assure que personne d’autre, et notamment de possibles détracteurs, puisse communiquer à la place du dirigeant sur ses actions et ses intentions. Respectant à la lettre l’adage « les absents ont toujours tort », les patrons gagnent à twitter afin d’éviter que d’autres ne le fassent à leur place.  

Enfin, être sur Twitter permet aux chefs d’entreprises de donner une image différente d’eux, plus vivante, moins éloignée de la représentation sociale que l’on peut se faire. Cela passe par la capacité à s’exprimer sur des sujets divers, notamment d’actualité, pour gagner en crédibilité et en notoriété. C’est par exemple le cas d’Alexandre BOMPARD, PDG de la FNAC, qui est devenu un véritable influenceur en alternant tweets professionnels et d’ordre privé.  

A l’instar des élus, cet outil permet aux patrons d’avoir un lien plus direct avec leurs clients, grâce à des échanges beaucoup moins institutionnels que dans les éléments traditionnels de communication d’un dirigeant.  

Mais attention aux égarements. En raison de son impressionnante caisse de résonnance, Twitter peut devenir fatal si l’on ne maitrise pas son contenu.

Parce qu’il faut conserver à l’esprit qu’un chef d’entreprise bénéficie d’une crédibilité et d’une confiance importante dans la société et donc sur Internet, il est indispensable de maitriser son flux de paroles au risque de voir son image écornée.  

Jean TOUITOU, fondateur de la marque de vêtements APC, pourrait en témoigner. Son selfie avec un écriteau où était inscrit « nigga » a provoqué un tollé qui a conduit à l’annulation du partenariat que le créateur avait avec Timberland.  

Twitter fait partie de la sphère publique. Cependant, certains entrepreneurs n’ont malheureusement pas encore intégré cette donnée.

Jean-Michel AULAS, fondateur de CEGID, président du club de football de l’Olympique Lyonnais et twitteur compulsif, vient de l’apprendre à ses dépens. Twittant la moindre de ses pensées, il a récemment franchi la ligne rouge en critiquant trop sévèrement un arbitre ce qui lui a valu une suspension de ses fonctions pendant deux matchs.  

Twitter est donc un outil idéal pour un entrepreneur dans la maitrise de son image et de sa communication. Toutefois, ces derniers exemples montrent qu’une utilisation non réfléchie et une absence de stratégie peuvent être couteuses en termes d’efficacité.