Comment se remettre d'un burn out et reprendre une activité professionnelle normale

Nouveau marronnier de la presse magazine et plus récemment sujet de débat à l'assemblée nationale pour le faire reconnaitre comme maladie professionnelle, le burn out est devenu en France le mal du travail en ce 21è siècle.

Beaucoup de médecins vous le diront, les personnes ayant vécu un burn out ie un épuisement durable diminuant vos capacités physiques et intellectuelles en raison d'un surmenage professionnel, sont parmi les plus susceptibles d'en reproduire un ou plusieurs dans leur trajectoire professionnelle. Ce constat incite à réfléchir sur le parcours post burn out et les erreurs commises par méconnaissance à la fois du salarié, de son médecin et de son employeur.
  • Le salarié est traité pour dépression et le médecin lui prescrit des antidépresseurs. Comme expliqué par le centre de la dépression http://www.centredeladepression.org/burnout/ , le burn out peut engendrer par suite d'une mauvaise prise en charge une dépression mais ne doit en aucun cas être traité comme une dépression lors de sa survenance. En effet, les antidépresseurs aggravent les symptomes liés au burn out et ne sont efficaces qu'après 6 mois de traitement.
    Or, lorsque vous êtes victimes d'un burn out, ll y a urgence car vous pouvez avoir le besoin soudain de vous jeter sous une voiture pour échapper à la souffrance qui est la vôtre.
Règle n°1 : consulter un spécialiste et pas seulement un médecin traitant lors de la survenance. Poursuivre une fois que l'état de santé s'améliore par une consultation de spécialiste en psychologie afin de travailler sur les causes de l'anxiété qui ont déclenché le burn out et les éléments de la "place de travail" qui l'ont favorisé.
Les médecins du travail sont de bon conseil mais ne prescrivent pas d'arrêt de travail ni de traitement : il convient de les solliciter jusqu'à la rémission totale du burn out afin que cela soit traçable dans votre dossier médical. Si votre médecin traitant traduit votre récit par un arrêt de travail pour dépression avec anti-dépresseurs, c'est qu'il n'a pas compris de quoi il retourne et qu'il faut en changer pour ce sujet. Un anxiolytique prescrit seul en premier recours donnera de bien meilleurs résultats.
  • Le salarié revient dans son poste après un arrêt de travail et aucune modification n'est apportée à la situation de départ. C'est souvent le cas parce que ni l'employeur ni le salarié n'aborde le sujet de façon adéquate au travers d'une discussion saine et ouverte. Se sentant menacé ou contesté dans sa légitimité, le salarié redouble souvent d'efforts pour fermer la parenthèse et se met lui même en risque. L'employeur de bonne ou de mauvaise foi ignore qu'il est responsable pour apporter une solution soit par une mobilité, soit en repensant les contours du poste. 
Règle n°2 : reprendre le travail par un mi-temps thérapeutique d'un mois reconductible permet de poser un cadre plus favorable à la discussion et d'identifier à tête reposée les éléments qui ont déclenché la survenance du burn out pour les corriger ou les faire disparaître. Si votre employeur refuse toute discussion, c'est un signal qu'il n'a pas compris ce qui c'est passé et qu'il ignore sa responsabilité aux yeux du droit du travail. Le médecin du travail est généralement d'une aide précieuse pour être le médiateur dans la recherche de la solution. 
En cas de dialogue fermé et de climat dégradé, il convient de solliciter l'aide d'un avocat pour établir le cadre des responsabilités.
  • Le salarié quitte l'entreprise après une négociation et se consacre avant tout à clore cette parenthèse douloureuse en recherchant une fonction identique dans un environnement similaire. Il s'expose ainsi inconsciemment aux mêmes cause ayant provoquées le burn out dans son poste précédent et à vivre un nouvel échec dont il sera plus difficile de se remettre.
Règle n°3 : vivre un burn out est une épreuve mais peut devenir l'origine d'un nouveau départ professionnel. En prenant le temps de l'analyse au travers d'un bilan de compétences ou d'un outplacement, le salarié avec un spécialiste de la carrière saura mieux comprendre ce qu'il doit s'épargner dans son futur poste et comment il peut réorienter sa trajectoire. Par exemple, en quittant le métier d'infirmière pour celui de coordinatrice des plannings à l'hôpital, le salarié peut conserver son savoir faire tout en changeant l'exposition au stress de son poste.
  • Le salarié se retrouve après la sortie de l'entreprise en position de demandeur d'emploi. Particulièrement conscient et affecté par son burn out, il fait vivre dans sa campagne de recherche et face aux recruteurs cette dimension d'anxiété liée aux exigences du futur poste. Avec en tête le leitmotiv "je ne veux plus jamais revivre çà", il peut poser des exigences de façon maladroite et se fermer la porte du retour à l'emploi. Il s'expose alors au risque du burn in, l'épuisement par absence de travail et aussi à entamer ses chances d'un retour à l'emploi rapide.
Règle n°4 : Retrouver un emploi après un burn out soldé par un départ de l'entreprise nécessite un véritable travail sur les valeurs auxquelles on tient et les aspects essentiels de la mission professionnelle sur lesquels le salarié ne veut plus déroger. Le salarié doit faire adhérer à son idéal dans ses entretiens et non pas effrayer en évoquant l'enfer qu'il a vécu. Cette dimension du discours sera travaillée en amont avec un accompagnant issu de la filière du repositionnement professionnel. Ne pas hésiter à tester le discours avec son coach en outplacement, son consultant de l'Apec, son conseiller pôle emploi ou les bénévoles des associations de type AVARAP.

Le burn out est une épreuve difficile à vivre sur le moment et aussi dans les suites. Négliger la phase de travail sur soi, de mise en perspective et de réflexion sur la trajectoire est un facteur aggravant de survenance multiple. Pour s'en remettre et reprendre une activité professionnelle normale, il convient d'accepter que le burn out est survenu et que quelque chose a changé dans le rapport au travail. Il faut aussi considérer que le pire des burn out est sans doute celui qui ne survient pas et qui aura des conséquences irrémédiables sur l'intégrité physique de la personne. C'est une chance de vivre mieux sa carrière professionnelle et de consolider sa qualité et son espérance de vie.