Finance participative, entre espoir et inquiétude

Avec les nouvelles technologies, l’économie dans son ensemble subit de plein fouet une véritable révolution.Le mot « Uberiser » s’apprête à rentrer dans le Larousse, c’est pour dire ! Et la finance n’est pas épargnée.

Tiraillée entre conservatisme et innovation, nul doute que la finance va devoir s’adapter à ce qui s’annonce comme un grand chamboulement économique.


Rompre avec les monopoles pour embrasser l’économie moderne

Coller à l’évolution technologique et à l’économie moderne, c’est devoir renoncer à certains modèles et rompre avec les monopoles.

La finance participative, notamment, est un parfait exemple de cette disruption des codes, puisqu’elle court-circuite les banques et permet aux citoyens de décider eux-mêmes de l’emploi de leur épargne et de leurs placements. En 2014, la règlementation française a ouvert une brèche. Mais d’autres dérogations se dessinent et la seule inconnue reste le temps. Concilier libéralisme et règlementation, le dilemme est posé. Reste à savoir où seront les jalons, mais nul doute que déjà, la finance et ses rouages ont changé de braquet.
Changement de rythme, nouveaux usages, diversification des outils, les FinTech préfigurent un nouveau paradigme.


Du crowdfunding au crowdlending
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Si, à l’origine, les plateformes de crowdfunding se sont avérées être efficaces pour contribuer à l’avènement de projets utiles à des communautés ou à des causes, bien vite, nous avons pu constater que la philanthropie ou le mécénat, à eux seuls, ne suffisaient pas à faire émerger et propulser des projets aux intérêts privés. Le  crowdequity  ou le crowdlending ont répondu à la question. Et l’on constate aujourd’hui que la notion d’investissement tend inexorablement à prendre l’ascendant sur les autres formes de contribution.

Pour preuve, en 2015, sur les plateformes spécialisées, le montant correspondant aux prêts rémunérés est presque 4 fois plus important que celui des dons.

Les plateformes de prêt participatif ont donc le vent en poupe ! Et ce n’est que le début si l’on en croit les prévisions des spécialistes du crowdfunding regroupés au sein d’une association homonyme.

 

La nouvelle révolution : le blockchain

Cependant alors ces modes de financement commencent tout juste à être connus du grand public que autre révolution s’annonce : le blockchain.

Mais qu’est-ce donc ? Ce terme à lui seul résume la dématérialisation, la décentralisation et l’authentification de tout ce qui peut s’échanger ou se monétiser.  Cela concerne des devises, à l’instar du bitcoin, la plus connue, mais aussi des contrats, et tous les actifs dans leur grand ensemble. On va jusqu’à dire que c’est une technologie à même de remplacer les institutions financières !

On imagine aisément l’inquiétude de ces dernières qui voient donc le Blockchain comme la lame de fond qui risquerait de tout emporter, des institutions aux corporations en passant par la gouvernance au sens large.


Le blockchain fascine et inquiète à la fois. Toujours est-il que les institutions  ont pris conscience du potentiel danger que le Blockchain représente à court terme, puisqu’elles ont déployé des cohortes de moyens techniques et humains pour appréhender cette technologie disruptive, qui menace leur hégémonie. Quelles seraient en effet les raisons de penser qu’elles auront toujours une quelconque utilité si une technologie comme le Blockchain apporte toutes les solutions au public ?

La réponse se résume en un mot : l’expertise.  En effet, si la technologie, et plus précisément les FinTech, semblent, à terme, court-circuiter l’intermédiation dans ses grandes lignes, en créant des outils spécifiques pour traiter de pair à pair, l’expertise et le conseil seront davantage exploités et mis en exergue. Et ainsi valorisés. Ce qui nous autorise à penser que cela obligera les experts à tendre vers l’excellence.


Dans le crowdlending par exemple, c’est au niveau du choix des projets à financer, de leur appréciation et de leur sélection, que se fera la valorisation des plateformes. Ce qui rassurera les particuliers pour investir plus sereinement leur épargne dans un placement très concurrentiel.