Nos universités deviendraient elles efficaces ?

Les universités françaises produisent incontestablement des têtes bien remplies, mais souffrent de manière chronique de maux qui empêchent de grimper dans les classements internationaux. De l'histoire bientôt ancienne ?

Des universités peu en phase avec le monde du travail !  

L’Education Nationale a toujours défendu son indépendance face au monde du travail.  "Nous existons pour inculquer le savoir, dans des têtes bien faites", semble être son leitmotiv. Mais cela se fait sans intérêt aucun pour les besoins réels du marché du travail.


C’est ainsi que nous produisons des armées de biologistes supra-diplômés dont le marché n’a pas besoin. En revanche, nous ne nous intéressons pas à certains secteurs qui manquent cruellement de main d'œuvre : restauration, aide à la personne, ou encore informatique.

   

Nos universités fonctionnent en baronnies depuis la révolution, et encore plus depuis 1968. Baronnies de spécialité avec les sciences, les lettres, le droit, la médecine, etc. Auxquelles on ajoute le cortège de sous catégories, prétextes à la création de nouvelles entités universitaires.

Pendant des siècles l’université a produit des hyper spécialistes, parfaitement incultes sur tout autre domaine que celui traité par leur spécialité.

 

Mais le monde est désormais transverse. Dans un univers complexe, la polyvalence doit être l'idéal. Dans ce domaine, l'université est en retard. Pour preuves, les personnes les plus adaptées à la mondialisation sont ceux qui, après l’université, ont développé leurs compétences dans d’autres domaines, ou ont passé du temps pour obtenir d’autres diplômes dits de spécialité.

Ces talents sont d’ailleurs souvent développés en autodidacte (par exemple grâce à des MOOC ou des COOC), et sans l’aide des structures d’enseignement qui se montrent bien incapable dans ce monde moderne.

 

Tout a-t-il changé depuis 2007, avec la fusion des universités ?


Si l’on a commencé par supprimer les barbelés entre les universités et que  l’on a nommé des présidents du tout, les diplômes "transverses" tardent à apparaître.


Les universitaires font, à juste titre, la remarque que la demande est faible… et c’est normal. Les étudiants doivent se faire à cette nouvelle liberté qui doit leur être proposée, de choisir des modules dans des domaines très variés et dans toutes les sciences : informatique, finances, lettres anciennes, psycho, etc.

 

Au final, le diplôme est un Kaléidoscope qui reflète les aspirations de celui qui l’obtient. Il est multi disciplinaire et donc transverse.

 

Nous sommes en 2016, cela va faire 8 ans que les universités ont entamé le processus, mais peu des promesses ont été tenues. Comme dans bien des domaines, nous sommes lents, attachés à nos habitudes, nos traditions, étant convaincus que ce qui a été fait était bien.


Il faudra du temps pour que notre enseignement soit simplement adapté à notre époque. Il faut que le public exige de l’université, et de l’enseignement en général, une remise en cause qui permette à nos enfants d’être enfin formés pour aborder la vie professionnelle, avec une réelle préparation adaptée.

 

Nos universités ne sont pas efficaces, mais peuvent le devenir si nous l’exigeons !