L’intrapreneuriat, cette manne de création qui n’est plus une option !

Pour casser les silos et accélérer l’innovation, les organisations misent désormais sur l’intrapreneuriat. Le principe : offrir aux collaborateurs l’espace suffisant pour soutenir les talents d’entrepreneurs. Mais pour qu'il en découle de belles opportunités de business, l’immense motivation des intrapreneurs ne suffit pas.

La fièvre intrapreneuse gagne du terrain

Les entreprises l’ont désormais compris : la principale source d’innovation vient des salariés eux-mêmes. La dynamique intrapreneuriale est bel et bien actionnée. Incuber en interne les projets innovants des collaborateurs est devenu monnaie courante au sein des grands groupes dont les programmes dédiés ont été multipliés par quatre depuis 2015. Concours d’innovation, accélérateurs, labs, fablabs… on ne compte plus les dispositifs internes qui donnent des ailes aux talents parfois cachés dans les profondes cloisons de l’entreprise. Une réponse efficace à la volonté de plus de 7 salariés sur 10 qui, en quête de sens et d’autonomie, se disent attirés par l’aventure intrapreneuriale.

Mais plus qu’une mode éphémère, l’intrapreneuriat s’impose progressivement comme un terreau fertile. Preuve en est, les quelques pépites tricolores qui en sont nées à l’instar de Wojo (ex Nextdoor) propulsée par Bouygues Immobilier ou encore Sowee lancée par EDF (pour ne citer que quelques exemples).

Un nouvel eldorado aux multiples avantages pour les entreprises

L’intrapreneuriat est avant tout un véritable dynamiseur de la capacité d’innovation d’une entreprise. La démarche permet de diffuser l’énergie entrepreneuriale au sein d’une organisation, en créant des structures internes, souples et agiles. L’entreprise quitte sa vitesse de croisière pour s’approcher de celle des startups, elle se fait disrupter de l’intérieur pour innover et in fine offrir à son client final une expérience enrichie. C’est incontestablement l’objectif premier, le nerf de la guerre dans la course effrénée à l’innovation, à l’heure où tous les marchés sont menacés par l’émergence de nouveaux entrants plus compétitifs et potentiellement « dangereux ». Mais au-delà de cet aspect, l’intrapreneuriat fait figure de preuve de confiance et d’autonomie envers les collaborateurs, qui plus proches de l’âge des millennials que des baby boomers sont toujours plus en quête de sens, d’utilité, de contribution et d’une qualité de vie au travail  parfois plus importante que la rémunération !

Le phénomène contribue également à la marque employeur, levier prioritaire pour attirer de nouveaux talents. Et ce sont les jeunes qui le disent : ils sont en effet 67% à s’affirmer plus sensibles aux entreprises proposant des démarches d’intrapreneuriat lorsqu’ils chercheront un emploi.

Lever les boucliers pour laisser les salariés changer le monde !

Oui, en théorie, l’intrapreneuriat est un levier bénéfique à tous, pavé de bonnes intentions. Mais en pratique, l’absence d’un statut clair et défini, la complexité du terrain, les freins émanant du top management… sont autant de facteurs qui ne facilitent pas les choses.

Au-delà de la bonne idée et de la profondeur du marché associé, avant de démarrer un projet intrapreneurial il faut l’initier sur des bases saines - tant pour l’organisation que pour le salarié - et clairement définies. Cinq questions clés entrent alors en jeu : Quels sont les objectifs du projet ? Quelles sont les responsabilités de l’intrapreneur ? Quels sont les risques « acceptables » pour l’entreprise ? Quel est le champ d’action et l’autonomie laissée au collaborateur ? Quel est le budget alloué pour relever ce challenge ?

On essaye, on tombe, on se relève vite, on s’améliore, on recommence, on ajuste, le tout à grande vitesse. 

S’il ne fallait retenir qu’un élément : un projet intrapreneurial, ça se prépare. En plus de trouver le candidat et le projet idéal, les règles du jeu doivent être clairement posées, et on ne parle pas que d’objectifs !