Quel futur pour les concepteurs de Mooc en 2020 ?

Quel futur pour les concepteurs de Mooc en 2020 ? Les acteurs de la formation digitale en France ont toutes les raisons de se montrer optimistes. Même si certains freins restent encore à lever.

Tout va très bien dans le meilleur des mondes peuvent penser les principaux concepteurs de Mooc de l'Hexagone. Il est vrai que ces deux dernières années leur ont été plus que favorables. Les levées de fonds de Coorpacademy (10 millions d'euros) d'OpenClassrooms (6 millions d'euros) ou encore de Unow (3 millions d'euros) ou de Speachme (10 millions d'euros), sont là pour l'attester : le secteur attire les investisseurs. Et les entreprises augmentent peu à peu leur budget consacré au e-learning. Mais le futur est-t-il si rose que cela ? C'est la question à laquelle a tenté de répondre Xerfi dans son étude "Le marché des Mooc et du e-learning".

Des raisons de se réjouir…

Au niveau international, les prévisions de Xerfi sont plutôt optimistes. Ainsi, le marché du e-learning est estimé à 30 milliards de dollars en 2020 contre 22,4 milliards en 2017, soit une croissance de 34% sur trois ans. En outre, l'étude prévoit le lancement de 3 500 Mooc en 2020 contre 2 600 en 2016.

Xerfi  salue également les progrès techniques et pédagogiques des start-up de l'EdTech. Le rapport souligne leur capacité à "réaliser des contenus très aboutis sur la forme" et de "monter en gamme du point de vue technique, visuel et pédagogique". En outre, les experts prévoient que d'ici 2020, les gains de productivité augmenteront.

Concernant les usages, la diffusion du numérique dans l'ensemble de la vie professionnelle se poursuivra dans les années à venir. Du pain béni pour la formation professionnelle en ligne.

Sur le front du marché tricolore, plusieurs feux sont au vert. Tout d'abord la transformation des compétences poussera plus que jamais les salariés à se former pour rester compétitifs. En outre, l'amélioration du marché de l'emploi "n'handicapera pas la demande en e-learning compte tenu de la persistance d'un niveau élevé de personnes sans emploi".

Enfin, la politique du gouvernement pourrait favoriser la croissance du secteur. Selon les experts de Xerfi, "la réforme à venir de la formation professionnelle devrait conduire à une hausse de la formation continue". Une véritable aubaine pour les entreprises spécialisées dans la formation digitale qui se sont rassemblées dans l'organisation EdTech France afin de faire valoir certaines de leurs revendications auprès du gouvernement (plus large reconnaissance des Mooc par les OPCA, élargissement des aides au financement via le compte personnel de formation…).

… et des barrières à lever

Toutefois, les experts de Xerfi recensent quelques difficultés auxquelles il faut porter attention. D'après les auteurs de l'étude tous les salariés ne sont pas forcément prêts à basculer dans une formation entièrement en ligne. Xerfi évoque donc des "freins à l'utilisation des formats numériques de la part de salariés attachés à une présence humaine qui craignent une formation désincarnée et moins efficace". Aux responsables de formation, aux RH et aux concepteurs de lever ces craintes via de la pédagogie et la mise en place de programmes de type blended learning.

Autre préoccupation, la difficulté à monétiser les Mooc. Selon le rapport d'étude, "les efforts des grandes plateformes pour monétiser leur offre se poursuivront, sans certitude sur leur capacité à être toutes rentables". La cause ? la tendance pour les salariés de se former via des Mooc, mais sans acheter les certifications, faute de reconnaissance suffisante de la part des entreprises.

Source

L'étude "Le marché des Mooc et du e-learning" est publiée par Xerfi, éditeur indépendant d'études économiques sectorielles.