Grâce aux MOOC, étudiez à Harvard depuis votre salon Une ambition de qualité

"L'éducation devrait être un droit humain basique, estime Sebastian Thrun. Or c'est rarement le cas, notamment aux Etats-Unis, où les coûts sont exorbitants. Udacity vise à démocratiser tout cela."

john mitchell, vice-président pour l'apprentissage en ligne de stanford.
John Mitchell, vice-président pour l'apprentissage en ligne de Stanford. © Photocredit L. A. Cicero, Stanford University

L'intention est louable. Encore faut-il que la qualité soit au rendez-vous. Selon une étude du département de l'éducation américain, les résultats des étudiants qui apprennent en ligne sont similaires à ceux obtenus dans une salle de cours.

Coursera garantit que le niveau de ses cours est calqué sur celui des universités d'où ils proviennent. Ainsi, si vous suivez un cours de l'université Princeton, l'exigence sera similaire à celle demandée au sein de l'établissement. Néanmoins l'expérience en ligne présente quelques particularités notoires.

Une communauté à votre disposition

"La notion de communauté est essentielle à Coursera, avance Andrew Ng. Lorsque vous rencontrez un problème pour résoudre un exercice, il y a 99 999 autres élèves qui peuvent vous aider à le résoudre grâce au forum de discussion. Le temps de réponse médian est de 22 minutes, un excellent niveau de service, bien supérieur à celui que je pouvais offrir à mes étudiants lorsque j'enseignais à Stanford."

"Lorsque vous rencontrez un problème pour un exercice, 99 999 autres élèves peuvent vous aider"

La plupart de ces MOOC font usage de courtes vidéos interactives ponctuées de questions ou de problèmes à résoudre. "A Udacity, le professeur est là avant tout pour vous aider à résoudre les problèmes", précise Sebastian Thrun.  "Nous sommes très fiers d'avoir instauré un système de notation par les pairs, précise de son côté Andrew Ng. Pour les cours de lettres par exemple, un professeur ne peut corriger 100 000 papiers de deux cent mots, donc ce sont les étudiants qui se notent entre eux. Ils sont ainsi évalués sur leur aptitude à corriger le travail de leurs pairs."

Les cours sont parfois ponctués d'un examen final ou d'un devoir à rendre. Udacity et EdX ont récemment annoncé que les étudiants pourront passer leur examen final dans l'un des 450 centres Pearson VUE, un acteur mondial des tests informatisés présents dans 110 pays.

Un besoin de sécurité renforcé par des cas de plagiats constatés l'été dernier sur Coursera : dissertations copiées-collées de Wikipédia ou appartenant tout simplement à un autre élève. "Les étudiants doivent désormais cocher le code d'honneur avant de rendre leur travail, affirme Andrew Ng. Dans l'un de nos cours qui accueillait 2 500 étudiants, le professeur et ses assistants ont estimé qu'il y avait moins de 5% de cas de plagiat. Ceci est sûrement comparable au taux observé au sein des universités aujourd'hui mais, vu la masse d'étudiants sur les MOOC, le nombre de cas est important. Ceci étant dit, nous cherchons à parfaire notre système pour repérer plus aisément les plagiats."

Des certificats, pas encore de diplômes

Lorsque vous terminez un cours avec succès, vous avez droit à un certificat issu de la plateforme de MOOC en question (EdX, Coursera, Udacity). Toutefois, cela ne signifie pas que vous obtenez une certification de l'université d'où provient le cours.

"A Stanford, nous n'attribuerions de crédits universitaires que si l'évaluation du travail est la même que sur le campus"

Ainsi, si vous avez suivi "Introduction à la sociologie" de l'université de Princeton, vous bénéficiez de la qualité de l'enseignement du professeur de Princeton mais vous n'obtenez pas un diplôme attestant que vous avez suivi avec succès un cours de la prestigieuse université. "Nous réfléchissons à instaurer un système payant où l'étudiant recevra une certification de l'université en question pour une somme inférieure à 100 dollars, révèle Andrew Ng. Mais ceci est encore en gestation."

"Nous n'attribuerions de crédits universitaires uniquement si nous sommes convaincus que l'évaluation du travail est la même que sur le campus", tempère John Mitchell vice-président pour l'apprentissage en ligne de l'université de Stanford.

Cependant, de plus en plus d'universités acceptent de valider les cours pris en ligne. "L'université de Colorado ainsi que certaines universités allemandes et autrichiennes ont accepté de prendre en compte les certificats d'Udacity en vue de l'obtention d'un diplôme, nous apprend Sebastian Thrun. D'autres annonces de ce type viendront."