Augmentation de salaire : bien préparer sa demande Préparer son entretien

Penser comme son interlocuteur

Ce dernier se trouve la plupart du temps être votre n+1, celui avec lequel vous travaillez au quotidien. Vous le connaissez bien et savez quels arguments sont susceptibles de lui parler. Avant toute chose, mettez-vous à sa place et cherchez à connaître ses préoccupations. Selon Thierry Krief, "si vous avez compris les besoins de votre patron, toutes vos demandes seront acceptées." Bien entendu, il ne s'agit pas de lui dire "tu as besoin de renfort sur tel dossier, si tu ne m'augmentes pas je refuse de faire du zèle." Les formes sont aussi importantes que le fond. A vous de lui faire comprendre que vous êtes tout à fait prêt à vous impliquer à fond sur ce dossier qui stagne mais que vous estimez que ce surcroît de travail mérite un supplément de rémunération. Le résultat est alors gagnant pour les deux parties car, d'une part, vous lui enlevez une épine du pied ('qui vais-je pouvoir mettre sur ce dossier délicat') et d'autre part, il sait qu'il peut compter sur vous puisque vous avez pris l'engagement, contre rémunération, de le faire.

Dresser la liste de ses arguments...

Votre démarche devra être construite et argumentée, finissant par "il me paraît donc légitime de demander une augmentation de...". "Les arguments permettent de ne pas se faire mal recevoir", précise Thierry Krief. En effet, de cette façon, au lieu de répondre par un oui ou par un non, le débat va se déplacer sur les arguments. Ce qui laisse une marge de négociation bien plus grande.

Parmi les arguments à préparer, tout ce qui vous a permis de calculer votre montant est à prendre en compte. Mais pas seulement car annoncer que l'on souhaite 5 % de salaire en plus pour atteindre le niveau de son collègue est très facilement réfutable. On vous demande de vous spécialiser dans un secteur ou de prendre la charge exclusive d'un dossier ? Vous pouvez argumenter sur le risque que cela représente en termes d'employabilité. Vous prenez en charge une tâche supplémentaire ? Arguer de la charge de travail que cela représente. Vous allez être amené à avoir de fréquents déplacements ? Mettez en avant l'impact sur votre vie de famille... Le tout devant permettre d'assurer l'entreprise de votre meilleure disponibilité et implication.

...et de ses contre-arguments

"Les entreprises ont toujours les mêmes réponses", commente Thierry Krief. Il suffit de s'y préparer et de savoir quoi dire. Vous devez réflechir votre entretien comme une partie d'échec. Lorsque vous avancez un pion vous devez être capable de rejouer quel que soit le coup de votre "adversaire". Pour cela il faut anticiper les parades qu'il pourra tenter. Quelques exemples :

  "Le montant que vous réclamez est trop élevé." Demandez un peu plus de détails : par rapport à quoi, à qui ? C'est le moment de détailler votre calcul et de reprendre la liste de vos arguments. Cette phrase est souvent le moyen pour l'employeur de vous dire non sans donner la véritable raison de son refus. En approfondissant le sujet, le véritable blocage devrait surgir.

  "Je n'ai pas la marge de manœuvre nécessaire." Soit, qui l'a ?

  "C'est maintenant à tel montant ou jamais." Vous n'avez aucun problème à vous décider maintenant, c'est seulement le montant qui ne vous convient pas. Demandez comment il a été calculé et reprenez vos arguments.

  "Un autre peut vous remplacer." Cette phrase montre plutôt l'agacement de votre interlocuteur qui se sent contraint par votre demande. Peut-être justement parce qu'il vous sait indispensable. Il faut rester professionnel et lui expliquer de façon rationnelle pourquoi vous pensez être le meilleur pour ce poste/projet/défi. C'est justement tout ce que vous apportez de plus qu'un autre qui justifie votre demande.