Négocier son salaire à l'embauche en période de crise Peaufiner une stratégie

Une fois ces arguments préparer, il faut définir une stratégie de négociation. Comment aborder la question du salaire ? Quelle fourchette annoncer ? Autant de questions qu'il faut anticiper.

Ne pas se dévoiler trop tôt

"Raisonner en se disant que l'on va renégocier son salaire une fois entré dans l'entreprise ne fonctionne pas"

"La question de la rémunération ne devrait être abordée qu'à la fin du deuxième entretien avec l'employeur potentiel", souligne Olivier Gélis. Laissez l'employeur s'avancer avant vous, pour voir ce qu'il est prêt à vous offrir. Ne répondez pas immédiatement à une offre, même en période de crise. Notez ce que l'employeur est prêt à changer et ce qui n'est pas négociable, puis demandez une période de réflexion.

Attention, si vous donnez une fourchette de salaire vous admettez un plafond mais surtout un plancher que le recruteur s'empressera de choisir. Ce niveau doit correspondre au salaire que vous estimez être le meilleur selon les résultats de votre enquête.

Couvrir ses arrières

Face à une proposition de poste intéressante, un léger sacrifice financier peut être stratégique. Mais attention : l'écart que vous créerez ainsi en votre défaveur par rapport à vos collègues sera presque impossible à rattraper. "N'oubliez pas que le salaire d'embauche est très important car il est difficile de le renégocier durant les deux ou trois premières années dans l'entreprise, avertit Olivier Gélis. Il ne faut pas raisonner en se disant 'j'accepte ce niveau qui me paraît faible, mais je vais le renégocier', cela ne fonctionne pas". Faites donc preuve de souplesse mais couvrez vos arrières. "Si la proposition de l'entreprise est 5 à 10 % sous vos attentes, vous pouvez l'accepter mais seulement avec une promesse, inscrite dans le contrat de travail, de révision à la hausse après une période donnée", préconise Olivier Gélis. Vous pouvez par exemple prendre le repère de la fin de la période d'essai.