"L'objectif est de retenir les meilleurs"

Pourquoi mettre l'accent sur ces problématiques de bien-être au travail aujourd'hui ?

Yves Grandmontagne. Nous avons intérêt à capitaliser sur nos forces. La démarche de Microsoft a été de se dire que tout ce qui est relatif à l'environnement de travail, au sens très large du terme –un siège social, des façons de travailler et des manières d'aborder la relation aux collaborateurs- est important en termes de performance. Les collaborateurs sont d'autant plus performants, épanouis, bien dans leur peau de salariés, que les conditions mises à leurs dispositions sont favorables.

Vous observez un lien direct entre la qualité du travail des collaborateurs et leurs conditions de travail ?

"C'est assez intéressé pour l'entreprise, mais c'est aussi du donnant-donnant"

Y. G. Bien entendu. Qualité de travail, capacité à être dans un environnement où la collaboration, le travail en équipe, la communication sont facilités, ont un effet sur la performance. Cela permet d'avoir des gens qui sont engagés, motivés. Cela va donc avoir un effet favorable sur la rétention des salariés dans l'entreprise.

Quel est le niveau de votre turn over actuellement ?

Y. G. Il est maîtrisé, de l'ordre d'un petit 10%. Même s'il n'existe pas de vérité à ce sujet, ce niveau là nous convient.

Votre volonté n'est donc pas forcément de le réduire ?

Y. G. Non. L'objectif de ces mesure du plan "Bien-être et performance", c'est précisément de retenir les meilleurs. Ce sont ceux qui ont le plus de facilités pour nous quitter. C'est assez intéressé pour l'entreprise, mais c'est aussi du donnant-donnant : ça suppose de mettre à disposition des collaborateurs des services, un environnement, des outils, une culture que l'ont souhaite la plus favorable. L'autre effet indirect, c'est la contribution à l'attractivité de l'entreprise, pour attirer les talents que l'on souhaiterait attirer chez nous. Nous sommes reconnus comme une entreprise très exigeante. Le risque d'une entreprise purement centrée sur la performance est de basculer dans la surcharge de travail, dans l'hyper exigence, avec les effets collatéraux que cela pourrait avoir sur la démotivation, les départs de salariés...