Renforcer sa culture d'entreprise, c'est aussi la communiquer. Pour cela, de
nombreux modes d'expression sont à envisager.
Le logo
"Le meilleur exemple est peut-être le Bibendum de Michelin,
élu meilleur logo du siècle en 2000 par un jury international, se
rappelle Sébastien Point. Certes le logo est aussi choisi du point de vue
marketing et a pour cible les clients, mais il compte pour beaucoup dans une culture
d'entreprise. C'est également vrai du logo tricolore de Dassault Systèmes,
symbole de haute technologie - le bleu, d'énergie - le rouge, de dynamisme
et de créativité - l'orange."
Le lieu
"Toute la mouvance vers la transparence contribue à la constitution
d'une culture d'entreprise responsable."
Sébastien Point
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"C'est un autre élément très important." Certaines
entreprises ont ainsi bâti leur siège ou leurs locaux en fonction
de l'expression de leur culture d'entreprise. C'est le cas de l'immeuble Publicis
en haut des Champs Elysées - ce qui correspond bien à son image
publicitaire. Mais c'est encore plus flagrant avec Google, dont le campus
américain, comme ses déclinaisons à l'étranger, font
rêver plus d'un informaticien.
La communication directe
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Sébastien Point, professeur à l'IAE de Besançon
Photo © IAE Besançon
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Le désir de communiquer aux salariés trouve naturellement sa
réalisation dans l'intranet de la société. Mais l'on peut
atteindre les collaborateurs par d'autres supports. C'est en particulier le cas
des codes (éthiques
) et des chartes (de la diversité
).
"D'ailleurs, plus largement, toute la mouvance vers la transparence, communication
autour de la loi Sarbanes-Oxley notamment, contribue à la constitution
d'une culture d'entreprise fondée sur des valeurs morales, sociales et
sociétales", ajoute Sébastien Point.
Les événements
Selon Sébastien Point, "le plus important est de transmettre les
valeurs au salarié". Cela passe donc beaucoup par les séminaires
d'intégration où vision et valeurs sont exprimées clairement.
C'est également l'un des objets des universités d'entreprise.
Les réseaux informels
"Des sous-cultures peuvent émerger. Développer ces liens informels
est un objectif en soi."
Maurice Thévenet
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Les réseaux informels jouent aussi un rôle dans le développement
de la culture d'entreprise. Comme le pointe Maurice Thévenet, "des liens
se créent entre les collaborateurs, des sous-cultures peuvent émerger :
le siège social par rapport à l'usine, le premier étage par
rapport au troisième, etc." Pour le spécialiste, ces liens
informels appartiennent à la culture d'entreprise car c'est souvent grâce
à eux que les problèmes se résolvent. "Il faut donc
les laisser se développer, sans forcément chercher à avoir
une action sur eux, mais en faisant en sorte que chacun, la direction en particulier,
puisse être cohérent dans ce fonctionnement informel".
A ceci près, note-t-il, que pour certaines entreprises, il peut au contraire
être plus adapté de formaliser toutes les relations. "S'il y
avait eu moins de liens informels à Tchernobyl, il n'y aurait peut-être
pas eu de catastrophe..."