Un deuxième type de communication
aura pour objet de mobiliser les collaborateurs sur un projet, une philosophie,
ou encore des grands principes de fonctionnement. "Il ne s'agit pas de les
renégocier, puisqu'ils sont le cur de l'entreprise, mais d'y faire
adhérer les salariés", explique Jean-Marc Décaudin.
Prenons l'exemple d'une société qu'on privatise. On ne désire
pas négocier ce changement d'identité, mais le faire accepter. "On
doit donc communiquer vers ses salariés dans le même esprit que si
on faisait du marketing auprès de ses clients. Autrement dit, dans ce cas,
la volonté est d'influencer."
S'appuyer
sur des relais et des outils de communication
Le spécialiste recommande
de s'aider d'outils tels que la PNL ou l'analyse transactionnelle, qu'il juge
très efficaces pour influencer. "Il est vrai qu'à l'origine,
la PNL ne sert pas à cela, admet-il. Quoique dans la relation acheteur-vendeur,
c'est bien pour cela qu'elle est utilisée."
"Ne pas être trop direct dans la forme
des messages qu'on veut transmettre" |
La communication de
mobilisation doit s'appuyer sur les managers, qui vont lui servir de relais. "La
direction doit bien les 'travailler' pour qu'ils sachent ensuite s'adresser aux
salariés, ajoute-t-il. Ce qui implique donc de les former à ce type
de communication."
Il est parfaitement possible, en complément,
de mettre en uvre d'autres types de communication qui s'appuient sur d'autres
supports, tels qu'une plaquette reprenant ce qui aura été dit en
réunion. "Ces supports papier sont importants car ils facilitent la
mémorisation. Mais ils ne dispensent pas d'une communication orale."
Des
risques inhérents à un discours d'influence
Cependant, pour
être efficace, une communication interne de cette nature doit absolument
respecter certaines règles. "Quand on essaie d'influencer quelqu'un,
on ne l'écoute pas : on essaie de le modeler. Or on doit quand même
laisser le salarié s'exprimer", explique le spécialiste. Dans
le cas contraire, on se coupe d'un retour d'information intéressant et
on risque de pousser ses interlocuteurs dans une réticence très
forte.
En effet, étant toujours méfiants face à un discours
d'influence, les salariés risquent de se braquer. "Il s'agit
donc de ne pas être trop direct dans la forme des messages qu'on veut
transmettre, afin de ne pas être perçu comme donnant des ordres.
Le discours doit sembler ouvert et démocratique alors même qu'il
ne l'est pas. D'où la nécessité aussi de bien briefer
les managers, afin qu'ils soient cohérents !"