Une obligation
légale
La loi Borloo du 18 janvier 2005 oblige toutes les entreprises
de plus de 300 salariés à entamer une négociation autour
de leur gestion prévisionnelle des emplois et des compétences avant
le 1er janvier 2008. Autrement dit, de mettre en uvre une gestion des ressources
humaines et d'associer les organisations syndicales à la stratégie
de l'entreprise. Au-delà, la volonté de faire de la GPEC une véritable
gestion prévisionnelle des emplois, pour éviter d'en arriver aux
plans de sauvegarde de l'emploi (PSE) qui interviennent lorsqu'il est déjà
trop tard. La GPEC est pensée en amont, lorsque tout va bien.
"La direction doit avoir une vision très
claire, acceptée par tous et portée par le management" |
Sauf que fin novembre 2007, seules 200 des 4.000 entreprises concernées
avaient signé un accord GPEC. "Et effectivement, le sujet est, en
soi, déjà difficile à appréhender, mais les partenaires
sociaux ne sont de toutes façons pas habitués à construire
ensemble, entraînés qu'ils sont à se battre sur des questions
de salaire", diagnostique David Hindley, spécialiste des problématiques
de GPEC et de PSE.
S'assurer de l'adhésion
de tous
L'entreprise qui entreprend une démarche GPEC va devoir estimer
les compétences et volumes d'effectifs dont elle aura besoin dans le futur.
"Par exemple, il est fondamental pour un groupe comme Areva, qui a beaucoup
à anticiper très en amont, de pouvoir se projeter. Or cela implique
un exercice très compliqué : imaginer la progression du nombre de
centrales nucléaires dans différents pays." Exercice encore
plus important aujourd'hui que le vieillissement de la population force nombre
d'entreprises à devoir prévoir le transfert des compétences
de leurs salariés.
Pour réussir cet exercice, l'expert
met en avant un prérequis indispensable : "La démarche de GPEC ne
devra pas être portée par la seule DRH, mais bien par la direction, qui doit en
avoir une vision très claire, acceptée par tous et portée
par le management." La condition absolue pour réussir à projeter
l'entreprise vers ce qu'elle sera demain.